Extrait de la Notice bibliographique de Saint-Martin publiée par Jean-Baptiste-Modes Gence en 1824, avec liens vers les pages consacrées à chaque ouvrage. Ces pages donnent d’autres informations (sommaire, éditions, rééditions, analyse, versions du livre en ligne…). Une page intitulée Les Œuvres, regroupe les liens vers toutes ces pages.
Sommaire
Des erreurs et de la vérité
I. – Des erreurs et de la vérité ou les Hommes rappelés au principe universel de la science, par un Ph… Inc…, Edimbourg (Lyon), 1775, in-8°. L’auteur, qui suivait rare ment sa propre volonté en écrivant, mais bien plutôt le conseil de ses amis, indigné de lire, dans Boulanger, que les religions étaient nées de la frayeur causée par les catastrophes de la nature, fit ce livre pour montrer, comme on l’a dit, dans la nature même de l’homme, la connaissance sensible d’une cause active et intelligente, véritable source des allégories, des mystères, des institutions et des lois. Tandis que l’école holbachique, par l’organe de Voltaire, traitait ce même livre, parfois énigmatique, d’insensé et d’absurde, et que néanmoins elle se piquait d’y donner une suite, le philosophe de Berne, frappé des vérités qu’il lui paraissait renfermer sous le voile, provoquait une correspondance avec son auteur, dont il regardait l’ouvrage comme celui de l’écrivain le plus profond de ce siècle. La prétendue Suite des Erreurs et de la vérité…, Salomonopolis (Paris), 5784, in-8°, a été signalée, par Saint-Martin, comme frauduleuse, et entachée du vice des faux systèmes qu’il combattait. En effet, le Philosophe Inconnu avait dit que la volonté constituait la faculté essentielle et fondamentale de l’homme ; et c’est en le démentant qu’on ose l’interpréter, lorsqu’on dit (page 7) que la volonté n’est qu’une modification du cerveau par laquelle l’homme est disposé à mettre en jeu ses organes. Ne croit-on pas déjà entendre la doc trine matérielle de Cabanis et de l’école de Gall ?
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Tableau naturel
II. – Tableau naturel des rapports qui existent entre Dieu, l’homme et l’univers, avec l’épigraphe (tirée de l’ouvrage précédent, suivant l’usage de l’auteur) : « Expliquer les choses par l’homme, et non l’homme par les choses », 2 parties, Edimbourg (Lyon), 1782, in-8°. Dans cet ouvrage, composé à Paris d’après le conseil de quelques amis, l’auteur infère, de la supériorité des facultés de l’homme et de ses actes sur les organes des sens et sur ses productions, que l’existence de la nature, soit générale, soit particulière, est également le produit de puissances créatrices supérieures à ce résultat. Cependant, l’homme est dans la dépendance des choses physiques, dont il n’acquiert l’idée que par l’impression qu’elles font sur ses organes. Mais il a, en même temps, des notions d’une autre classe, des idées de loi et de puissance, d’ordre et d’unité, de sagesse et de justice. Il est ainsi dépendant de ses idées intellectuelles et morales, de même que des idées tirées des sens. Or, celles-là n’en viennent pas : elles partent donc d’une autre source ; de facultés extérieures, qui produisent en lui les pensées. Mais d’où est née cette dépendance ? Du désordre produit par une cause inférieure, qui s’est opposée à la cause supérieure, et qui a cessé d’être dans sa loi. L’homme est tombé : dès lors, ce qui existait en principe immatériel a été sensibilisé sous des formes matérielles. L’ordre et le désordre se sont manifestés. Néanmoins, tout tend à rentrer dans l’unité d’où tout est sorti. Si, par suite de cette chute, les vertus ou facultés morales et intellectuelles ont été partagées pour l’homme, il doit travailler, en revivifiant sa volonté par le désir, à recouvrer celles dont il a été séparé. Mais sa régénération ne peut s’opérer qu’en vertu de l’acte du Réparateur, dont le sacrifice a remplacé les expiations qui avaient lieu avant la loi de l’esprit. Tel est le plan de cet ouvrage capital, dont la marche logique est serrée, et plus méthodique ou plus suivie que dans le premier. Plusieurs endroits, distingués par des guillemets, semblent étrangers ou moins liés au dis cours ; ce qui tient à la partie énigmatique de la doc trine de Martinez, où l’on dit par exemple, dans la langue mystérieuse des nombres, que l’homme s’est perdu en allant de 4 à 9, c’est-à-dire de l’esprit à la matière. Mais ce n’est point par ces figures purement allégoriques qu’on doit juger le fond de la doctrine. Au reste, les deux ouvrages précédents ont paru en allemand, avec commentaires par un anonyme, 2 tomes in-8°, 1784.
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L’Homme de désir
III. – L’Homme de désir, Lyon, 1790, in-8° ; revu et plusieurs fois réimprimé ; nouvelle édition : Metz, an X (1802), in-12°. Ce sont des élans à la manière du Psalmiste, dans lesquels l’âme humaine se reporte vers son premier état, que la voie de l’Esprit peut lui faire recouvrer par la Bonté divine. L’auteur composa L’Homme de désir à l’instigation du philosophe religieux Thieman, durant ses voyages à Strasbourg et à Londres. Lavater, ministre à Zurich, dans son journal allemand de décembre 1790, a fait un éloge distingué de cet ouvrage, comme étant l’un des livres qu’il avait le plus goûté, quoiqu’il avoue ingénument, quant au fond de la doctrine, l’avoir peu compris. Mais Kirchberger, familiarisé davantage avec les principes de ce livre, le regarde, au contraire, comme le plus riche en pensées lumineuses ; et l’auteur même convient qu’en effet il s’y trouve des germes épars ça et là, dont il ignorait les propriétés en les semant, et qui se développaient chaque jour pour lui, depuis qu’il avait connu Jacob Boehme.
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Ecce homo
IV. – Ecce homo, imprimerie du Cercle social, an IV (1792), in-12°. Ce fut à Paris qu’il écrivit cet opuscule, d’après une notion vive (dit-il), qu’il avait eue à Stras bourg. Son objet est de montrer à quel degré d’abaisse ment l’homme infirme est déchu, et de le guérir du penchant au merveilleux d’un ordre inférieur, tel que le somnambulisme, les prophéties du jour, etc. Il avait plus particulièrement en vue la duchesse de Bourbon, son amie de cœur, modèle de vertu et de piété, mais livrée à ce même entraînement pour le merveilleux.
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Le Nouvel-Homme
V. – Le Nouvel Homme, Paris, ibid., an IV (1792), 1 volume in-8°. C’est plutôt une exhortation qu’un enseignement. Il l’écrivit à Strasbourg, en 1790, par le conseil du chevalier Silverhielm, ancien aumônier du roi de Suède, et neveu de Swedenborg. L’idée fondamentale de cet ouvrage est que l’homme porte en lui une espèce de texte, dont sa vie entière devrait être le développement, parce que l’âme de l’homme, dit-il, est primitivement une pensée de Dieu : de là résulte que le moyen de nous renouveler en rentrant dans notre vraie nature, c’est de penser par notre propre Principe, et d’employer nos pensées comme autant d’organes pour opérer ce renouvellement. Malgré la source élevée où l’auteur remonte, il avouait plus tard qu’il n’aurait pas écrit ce livre, ou qu’il l’aurait écrit autrement, si alors il avait eu la connaissance des ouvrages de Jacob Boehme.
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De l’esprit des choses
VI. – De l’esprit des choses ou Coup-d’œil philosophique sur la nature des êtres et sur l’objet de leur existence, avec l’épigraphe : Mens hominis rerum universalitatis speculum est, Paris, an VIII (1800), 2 vol. in-8°. Notre philosophe pensait qu’il devait y avoir une raison à tout ce qui existait, et que l’œil interne de l’observateur en était le juge. Il considère ainsi l’homme comme ayant en lui un miroir vivant, qui lui réfléchit tous les objets, et qui le porte à tout voir et à tout connaître : mais ce miroir vivant étant lui-même un reflet de la Divinité, c’est par cette lumière que l’homme acquiert des idées saines, et qu’il découvre l’éternelle nature (voyez n° X), dont parle Jacob Boehme. Cet ouvrage est sans doute celui des révélations naturelles, dont l’auteur annonçait le projet, en 1797, à Kirchberger, et au sujet duquel celui-ci conseillait à Saint-Martin de supprimer tout ce qui pouvait sentir le mystère. Mais ce que Jacob Boehme avait pu, d’après ses notions a priori, esquisser en grand, Saint-Martin, avec toute la mesure de ses connaissances propres ou acquises, pouvait-il le développer en détail d’une manière toujours claire et intelligible ? Si l’Anthropologie, dont nous savons que s’occupe un de ses disciples, secondé de tout ce que les connaissances modernes ont pu découvrir, embrassait les principes applicables aux diverses branches de la science de l’homme physique, moral et intellectuel, c’est alors qu’on aurait en effet un véritable esprit des choses.
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Lettre à un ami
VII. – Lettre à un ami ou Considérations politiques, philosophiques et religieuses, sur la Révolution française, Paris, an III (1795). Ce fut après sept années que Saint- Martin, sur les instances d’un de ses amis, publia sa grande pensée sur la scène qui se passait dans le monde. Il regardait la Révolution française comme celle du genre humain, et comme une image en miniature du Jugement dernier, mais où les choses devaient se passer successivement, à commencer par la France. Kirchberger trouvait que l’auteur de ce livre, en considérant ce grave événement dans son origine et dans son résultat, quoique jugeant peut-être avec trop de sévérité de malheureux instruments qui en ont été victimes, avait su résoudre avec sagesse et modération les grandes difficultés de théorie de l’édifice social, dont les constructions, dit-il, sont toujours à recommencer, si elles ne sont fondées sur une base élevée et fixe, et coordonnées à un but grand et moral.
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Eclairs sur l’association humaine
– Éclair sur l’association humaine, Paris, an V (1797), in-8°. Cet Éclair est comme une vue de l’esprit, qui découvre, dans le principe de l’ordre social, le foyer d’où émanent la sagesse, la justice et la puissance, sans lesquelles il n’existe point d’association durable, soit qu’on l’établisse avec Helvétius sur les besoins et la prévoyance naturels à l’homme, soit qu’on l’appuie avec Rousseau sur une volonté prétendue générale, mais toujours particulière, dans l’homme plus ou moins vicieux.
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Réflexions d’un observateur sur la question proposée par l’Institut
– Réflexions d’un observateur sur la question proposée par l’Institut : Quelles sont les institutions les plus propres à fonder la morale d’un peuple ?, an VI (1798). Après avoir passé en revue les divers moyens qui peuvent plus ou moins tendre à ce but en liant la morale à la politique, l’observateur montre l’insuffisance de ces moyens, si le législateur n’assoit lui-même, sur les bases intimes de notre nature, cette morale dont un gouvernement ne doit être que le résultat mis en action. L’auteur avait traité, quinze ans auparavant, un sujet analogue, proposé par l’académie de Berlin, sur la meilleure manière de rappeler à la raison les peuples livrés à l’erreur ou aux superstitions, question qu’il démontra insoluble par les seuls moyens humains (mémoire inséré dans ses œuvres posthumes).
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Discours en réponse au citoyen Garat
VIII. – Discours en réponse au citoyen Garat, professeur d’entendement humain aux Écoles normales, sur l’existence d’un sens moral, et sur la distinction entre les sensations et la connaissance. Ce discours, prononcé à la suite d’une conférence publique du 9 ventôse an III (27 février 1795), se trouve imprimé dans la collection des Écoles normales (tome III des Débats), publiée en 1801. La discussion qui eut lieu entre le professeur et l’élève, dit M. Tourlet dans sa Notice historique sur Saint-Martin, « a mis au jour toute la puissance de son adversaire ; il en est résulté que la question la plus abstraite a été traitée à fond », et nous ajoutons, entièrement à l’avantage du sens moral.
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Essai relatif à la question proposée par l’Institut
– Essai relatif à la question proposée par l’Institut : Déterminer l’influence des signes sur la formation des idées, avec l’épigraphe : Nascentur ideæ, fiunt signa, an VII (1799), in-8°. Un passage où le professeur soutenait l’antériorité des signes sur les idées, paraît avoir donné naissance à la question de l’Institut, qui suppose cette antériorité, et à laquelle l’auteur répond non moins victorieusement, en traitant la question suivant des formes moitié théosophiques, moitié académiques. Dans l’allégorie facétieuse dont nous avons parlé, cet Essai qui s’y trouve intercalé, quoique d’un ton bien différent, est censé l’ouvrage d’un petit cousin de Mme Jof (la Foi), tracé par un psychographe dans le cabinet de Sédir (le Désir). Ce sont deux personnages allégoriques principaux du livre qui a pour titre : Le Crocodile ou la Guerre du bien et du mal, arrivée sous le règne de Louis XV, poème épico-magique en 102 chants, en prose mêlée de vers, œuvre posthume d’un amateur de choses cachées, Paris, an VII (1799), in-8° de 460 pages.
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Le Crocodile où la guerre du bien et du mal
[Note : Gence n’a pas fait de résumé distinct pour ce livre qu’il présente ci-dessus avec l’Essais relatif à la question proposée par l’Institut] → En savoir plus sur ce livreMinistère de l’homme-esprit
IX. – Le Ministère de l’Homme-Esprit, Paris, Migneret, an XI (1802), in-8°, 3 parties : « De l’homme » ; « De la nature » ; « De la Parole ». L’objet de ce livre est de montrer comment l’Homme-Esprit (ou exerçant un ministère spirituel) peut s’améliorer, et régénérer lui-même et les autres, en rendant la Parole ou le Logos (le Verbe) à l’homme et à la nature. C’est dans cette Parole que Saint- Martin, plein de la doctrine et des sentiments de Jacob Boehme, puise la vie dont il anime ici ses raisonnements et son style. Cependant, cet ouvrage, quoique plus clair en général que les précédents, est encore, dans plusieurs endroits, trop éloigné des idées humaines, pour être pleinement conçu et senti. La grande amélioration que le théosophe propose, consiste dans le développement radical de notre essence intime. Tous ses écrits reposent plus ou moins sur cette base : mais, en résumé, le Tableau naturel, établissant, pour l’œuvre de la régénération, la nécessité d’un Réparateur, a fait voir la grandeur du sacrifice dans lequel la victime s’est immolée elle-même, au lieu des holocaustes sanglants qui avaient lieu auparavant. L’Homme de désir a montré que le sang de cette victime étant esprit et vie, la miséricorde se trouvait ainsi réunie à la justice. Le Ministère de l’Homme-Esprit apprend enfin à opérer en lui-même l’action du Réparateur, en s’immolant, à son exemple, pour se séparer du règne matériel, organe du mal ; la renaissance de l’homme par cette voie où Jacob Boehme est entré si profondément selon Saint-Martin, étant bien préférable aux voies qu’ouvrent les visions contemplatives des mystiques, ou les manifestations sensibles produites, soit par l’exaltation de l’âme chez Swedenborg, soit par l’assoupissement des sens corporels dans le magnétisme somnambulique.
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Traductions d’ouvrages de Jacob Boehme
X. – Traductions d’ouvrages de Jacob Boehme, savoir :
Aurore naissante
– L’Aurore naissante ou la Racine de la philosophie…, contenant une description de la nature dans son origine… ; trad. sur l’édition allemande de Gichtel, 1682, par le Philosophe Inconnu, avec une notice sur Jacob Boehme, Paris, an IX (1800), in-8°. Cette nature originelle, que Boehme appelle l’éternelle nature, et dont la nôtre serait une altération, n’est point une nature sans engendrement, puisqu’elle est l’émanation d’un principe un et indivisible, que Boehme, pour se faire entendre, considère comme trinaire dans son essence, et septénaire dans ses formes ou modes. C’est donc à tort qu’elle a été confondue, ainsi que sa cause, avec la Substance-Principe de Spinoza.
Un précis de l’origine et des suites de l’altération de cette nature, suivant Jacob Boehme, donné dans Le Ministère de l’Homme-Esprit (p. 28-31), montre comment, en voulant dominer par le feu, dans le premier Principe, au lieu de régner par l’amour dans le deuxième, l’esprit prévaricateur entraîna dans sa chute l’homme, qui lui avait été opposé ; comment, l’homme ayant été absorbé dans sa forme grossière, l’amour divin voulut lui présenter son modèle, pour lui faire recouvrer sa ressemblance, par son union avec son type. Ces points, en général, n’ont rien sans doute que de bibliques : mais, dans l’énoncé des formes des trois Principes, les expressions des diverses propriétés de l’Être, qui tendent à comprimer, attirer, émouvoir (formes essentielles du premier Principe) ; celles de même qui en sont la manifestation, et qui consistent à échauffer, éclairer, produire et opérer (formes appartenant au deuxième et au troisième principe), peuvent sembler, en partie, extraites des qualités de l’ordre sensible : cependant, malgré les termes de physique ou de chimie, trop souvent mêlés à l’expression des notions les plus élevées, c’est toujours dans un sens immatériel et spirituel que Boehme veut qu’on l’en tende ; et c’est aussi dans ses propres aperçus, sans rien emprunter à Paracelse, qu’il a puisé ces notions, qui sont la base de sa philosophie.
Saint-Martin avoue au reste, avec Poiret, que l’auteur est à la fois sublime et obscur, et qu’en particulier son Aurore est un chaos, mais qu’elle contient tous les germes développés dans ses Trois Principes, et dans les productions subséquentes, sur lesquelles nous ferons peu de remarques.
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Les Trois principes de l’Essence divine
– Les Trois Principes de l’Essence divine, Paris, an X (1802), 2 vol. in-8°. Cet ouvrage, composé sept ans après L’Aurore naissante, est bien moins informe ; et l’on peut le regarder comme un tableau complet de la doctrine de l’auteur, sauf les éclaircissements et les nouvelles explications que présentent les ouvrages suivants, quoiqu’ils ne for ment encore qu’une portion de ses œuvres : mais elle est suffisante pour en donner l’idée ; et l’œuvre entière ne satisferait pas ceux des lecteurs qui n’auraient pu com prendre les mêmes choses répétées et expliquées souvent jusqu’à satiété par l’auteur même.
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De la triple vie de l’homme
– De la triple vie de l’homme, édition revue par M. Gilbert, Paris, Migneret, 1809, in-8°. C’est sur la manifestation de l’origine, de l’essence et de la fin des choses suivant les trois Principes, qu’est établie cette triple vie, comprenant la vie extérieure et corporelle, la vie propre et interne, et la vie divine, où l’âme entre par une nouvelle naissance, et pénètre dans l’esprit du Christ.
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Quarante questions sur l’âme
– Quarante questions sur l’âme…, suivies des Six points et des Neuf textes, édition revue par le même, Paris, 1807, in-8°. Ces questions, qui roulent sur la nature et les propriétés de l’âme, avaient été proposées à l’auteur par un amateur de théosophie, son maître en chimie, le docteur Balthazar Walter. Les réponses sont annoncées comme n’étant point selon la raison extérieure, mais selon l’esprit de la connaissance, d’après les principes dont l’auteur a donné les bases, et dont elles sont une récapitulation.
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Ces diverses traductions forment à peu près le tiers des œuvres de Boehme, dont il n’y avait que deux ouvrages traduits jusqu’alors en vieux langage : le premier, la Signatura rerum, imprimé à Francfort, en 1664, sous le nom du Miroir temporel de l’Éternité ; et le second, à Berlin, 1722, in-12°, intitulé Le Chemin pour aller à Christ.
Oeuvres posthumes
XI. – Œuvres posthumes de Saint-Martin, Tours, 1807, 2 vol. in-8°. On distingue dans ce recueil :
- un choix sagement fait des pensées de Saint-Martin, par M. Tournier ;
- un journal, depuis 1782, de ses relations, de ses entretiens…, sous le titre de « Portrait de Saint-Martin fait par lui-même » ;
- plusieurs questions et fragments de littérature, de morale et de philosophie, entre autres, divers morceaux sur « La poésie prophétique », sur « L’admiration », sur « Les voies de la sagesse », et « Les lois de la Justice divine » ;
- des poésies où, comme on le pense bien, l’auteur s’at tache plus au fond qu’à la forme : cependant, on trouve, dans « Le cimetière d’Amboise », et surtout dans les « Stances sur l’origine et la destination de l’homme », des pensées profondes, exprimées avec sentiment et avec énergie ;
- enfin, des méditations et des prières, où se peint véritablement l’homme de désir, qui forme des vœux pour que ses semblables recherchent les vraies connaissances, les jouissances pures de l’esprit, en les puisant dans leur propre centre, et en s’élevant de là vers la source de la lumière et de la vie, après laquelle il n’avait cessé de soupirer.