Un passage où le professeur soutenait l’antériorité des signes sur les idées, paraît avoir donné naissance à la question de l’Institut, qui suppose cette antériorité, et à laquelle l’auteur répond non moins victorieusement, en traitant la question suivant des formes moitié théosophiques, moitié académiques. Dans l’allégorie facétieuse dont nous avons parlé, cet Essai qui s’y trouve intercalé, quoique d’un ton bien différent, est censé l’ouvrage d’un petit cousin de Mme Jof (la Foi), tracé par un psychographe dans le cabinet de Sédir (le Désir). Ce sont deux personnages allégoriques principaux du livre qui a pour titre : Le Crocodile ou la Guerre du bien et du mal, arrivée sous le règne de Louis XV, poème épico-magique en 102 chants, en prose mêlée de vers, œuvre posthume d’un amateur de choses cachées, Paris, an VII (1799), in-8°de 460 pages. (Gence, Notice biographique sur Louis-Claude de Saint-Martin, 1824.)
Édition originale
Titre original : Essai sur les signes et les idées, relativement à la question de l’Institut : Déterminer l’influence des signes sur la formation des idées
Nom d’auteur : Sans nom d’auteur
Date de parution : an VII [janvier 1799]
Edition originale : S. l. [Paris]
Format : in-8°,
Np pages : 80 p.
Sommaire
Saint-Martin répond en quinze points aux cinq questions posées par l’Institut au sujet de l’influence des signes sur la formation des idées :
- De la nature des signes
- De la source des signes : des différentes classes de signes. Méprise sur cet objet
- De l’objet des signes et des idées
- Développement physiologique
- De la qualité prédominante du jugement dans l’homme
- Qui est-ce qu influe le plus des signes sur les idées, ou des idées sur les signes ?
- Le signe et l’idée ont une marche inverse
- Première question : Est-il bien vrai que les sensations ne puissent se transformer en idées que par le moyen des signes ? ou, ce qui revient au même, nos premières idées supposent-elles essentiellement le secours des signes ?
- Deuxième question : L’art de penser serait-il parfait, si l’art des signes était porté à sa perfection ?
- Troisième question : Dans les sciences où la vérité est reçue sans contestation, n’est-ce pas à la perfection des signes qu’on en est redevable ?
- Quatrième question : Dans les sciences qui fournissent un aliment éternel aux disputes, le partage des opinions n’est-il pas un effet nécessaire de l’inexactitude des signes ? Différences des preuves passives et des preuves actives, en fait de philosophie et de raisonnement
- Cinquième question : Y a-t-il un moyen de corriger les signes mal faits, et de rendre toutes les sciences également susceptibles de démontration ?
- De la richesse et de la pauvreté des langues
- Il faut qu’il y ait un terme à l’idée. Quel est ce terme ?
Editions en ligne
- Sur le site de la BnF (Gallica 2) : Chant 70 du Crocodile, « Suite de la description d’Atalante. Réponse provisoire du psychographe sur la question de l’Institut : Quelle est l’influence des signes sur la formation des idées ? », Paris, Imprimerie-Librairie du Cercle Social, an VII de la République française [1799], p. 279-355.
- Sur Google livre, même édition, Cercle Social, 1798 :
Autres éditions
- Réédité au chant 70 du Crocodile (Paris, Imprimerie-Librairie du Cercle Social, an VII de la République française [1799]), sous le titre « Suite de la description d’Atalante. Réponse provisoire du psychographe sur la question de l’Institut : Quelle est l’influence des signes sur la formation des idées ? », p. 279-355.
- Essai sur les signes et les idées […], dans Controverse avec Garat, précédée d’autres écrits philosophiques, Paris, Fayard, « Corpus des œuvres de philosophie en langue française », 1990, p. 168-238.
- De la nature des signes, L’Arbre d’or, texte intégral imprimable, 172 p. (e-book, Pdf). Ce titre regroupe plusieurs textes du Philosophe inconnu : Lettre à un ami ou Considérations politiques… ; Éclair sur l’association humaine ; Réflexions d’un observateur sur la question : Quelles sont les institutions les plus propres à fonder la morale des peuples ? ; Essai sur les signes et sur les idées, relativement à la question de l’Institut : Déterminer l’influence des signes sur la formation des idées.
Traduction
- Publication d’une traduction anglaise sous le titre de Treatise of the sings, publié dans The Force of Truth (La Force de la vérité), revue l’Ordre du Lys et de l’Aigle. Le texte est publié en trois parties dans les numéros de janvier-février ; mars-avril ; mai-juin de 1939 (seuls numéros publiés de cette revue. Il est précédé d’une brève présentation. Une réédition de ce texte a été publiée dans la revue L’Esprit des Choses n° 13-14 (1996) et 15 (1996).
Etudes
- Voir Présentation du texte par Jacques Matter :
Saint-Martin, le philosophe inconnu sa vie et ses écrits, son maitre Martínez et leurs groupes d’après des documents inédits, par Jacques Matter
- Voir Présentation du texte par Adolphe Franck : Extrait de La Philosophie en France à la fin du XVIIIe siècle, Saint-Martin et son maître Martinès Pasqually.
- Voir Présentation du texte par Louis Moreau : Extrait du Philosophe inconnu, réflexions sur les idées de Louis-Claude de Saint-Martin, théosophe.
- Voir « Le Lait et la Parole », par Marie Frantz : dans sa réponse à l’Institut, Saint-Martin ne va pas hésiter à comparer l’homme à « une table rasée dont les racines restent encore ». Ainsi l’homme doit-il à nouveau enfanter les idées en leur donnant corps par l’intermédiaire des signes qui leur serviront d’organes.