« Ce fut à Paris qu’il écrivit cet opuscule, d’après une notion vive (dit-il), qu’il avait eue à Strasbourg. Son objet est de montrer à quel degré d’abaissement l’homme infirme est déchu, et de le guérir du penchant au merveilleux d’un ordre inférieur, tel que le somnambulisme, les prophéties du jour, etc. Il avait plus particulièrement en vue la duchesse de Bourbon, son amie de cœur, modèle de vertu et de piété, mais livrée à ce même entraînement pour le merveilleux. »(Gence, Notice biographique sur Louis-Claude de Saint-Martin, 1824.)
Dans Mon Portrait, Saint-Martin évoque lui-même son livre en ces mots :
Dans l’Ecce homo page [un blanc sur le manuscrit] j’ai dit que presque toujours les torts que nous reprochions aux autres, nous en étions les premiers auteurs. Je puis dire que ce reproche a plus de prise sur la nation française que sur aucune autre, par la légèreté qui fait son caractère constitutif ; je puis dire en outre que parmi les Français je suis un de ceux à qui ce reproche soit le plus applicable ; et c’est surtout dans ma carrière où j’ai pu reconnaître cette vérité. J’ai trop jeté en dehors, et par là, j’ai occasionné dans les autres des mouvements faux qu’ils n’auraient pas eus sans cela. Je m’en corrige un peu aujourd’hui, et j’espère, moyennant Dieu, de rentrer tellement dans l’oeuvre intérieure, que je ne fasse plus les choses qu’à propos. C’est dans l’homme, que nous devons écrire, penser, parler ; ce n’est point sur du papier, en l’air, et dans des déserts, où nous ne trouvons que des bêtes qui ne nous entendent pas, ou des loups que nous irritons et qui nous dévorent. (n° 262)
Edition originale
Titre original : Ecce homo
Nom d’auteur : Sans nom d’auteur
Date de parution : An IV de la Liberté [1792]
Edition originale : Chez les Directeurs de l’Imprimerie du Cercle Social, [Paris]
Format : in-12°,
Np pages : 165 p.
Mystères du royaume de Dieu, vous êtes moins inexprimables que les mystères du royaume des hommes. L’homme de désir, p. 29.
Sommaire
- Saint-Martin a divisé Ecce homo en neuf chapitres ne possédant pas de titre. Robert Amadou, dans l’analyse approfondie qu’il donne de ce texte, propose un titre et un résumé pour chacun d’eux (in Louis-Claude de Saint-Martin, Œuvres Majeures, tome IV, Éditions Olms, Hildesheim, Zurich, New York, 1986).
- Voir Table analytique de Robert Amadou pour l’édition d’Ecce homo chez Olms (Pdf)
Texte en ligne
Sur le site de la BnF (Gallica 2) : Édition originale, Paris, Imprimerie du Cercle social, 1792
Sur Google livres
Autres éditions
- Ecce homo, réimpression de l’édition de 1792, ornée d’un portrait, Paris, Bibliothèque Chacornac, 1901, 64 p.
- Ecce homo, réimpression de l’édition de 1792, Paris, Le Message, 1920, 71 p.
- Ecce homo, réimpression de l’édition de 1792, ornée d’un portrait, Lyon, Paul Derain, « Petite Collection d’écrits mystiques », 1959, in-12°, 96 p.
- Ecce homo, dans Œuvres majeures, éditées et préfacées par R. Amadou, Hildesheim-Zurich-New York, Georg Olms Verlag, t. IV, 1986. Fac-similé de l’édition de 1792). Introduction et table, p. 1 à 39 ; 166 p.
- Ecce homo, Villeneuve-Saint-Georges, Éditions Rosicruciennes, 1987, 89 p.
- Ecce homo, Le Tremblay, Diffusion Rosicrucienne, « Collection Martiniste », 1993, 108 p.
- Ecce homo, L’Arbre d’or, texte intégral imprimable (e-book, Pdf).
- Ecce homo, Le Tremblay, Diffusion Rosicrucienne, 2012, 88 p. (nouvelle édition corrigée).
Traductions
- Seht da den Menschen !, Leipzig, 1819.
- Ecce Homo : Aus dem französischen übersetzt und herausgegeben von A.W. Sellin, Stuttgart : Der kommende Tag Vlg, 1922.
- Ecce Homo – Il Nuovo Uomo. A cura di O. La Pera. Firenze, Libreria Chiari-Firenze Libri, 2002, 406 p., coll. La Bautta, lo Spirito delle Cose.
- Ecce Homo, Editorial Manakel, 2012, 136 p..
Etudes
Saint-Martin, Le philosophe inconnu sa vie et ses écrits, son maitre Martínez et leurs groupes d’après des documents inédits, par Jacques Matter, p. 179
Voir La duchesse de Bourbon : présentation de Louise-Marie-Thérèse-Bathilde d’Orléans, la « pupille spirituelle » de Saint-Martin, qui rédigea pour elle Ecce homo.
Voir Saint-Martin à l’Élysée, par Dominique Clairembault : Saint-Martin fit de nombreux séjours au palais de l’Élysée, chez la duchesse de Bourbon. Il y rencontra des prophétesses et des adeptes du « merveilleux de l’ordre inférieur », contre lesquels il s’éleva dans Ecce homo.