« Le Discours sur la question suivante, proposée par l’Académie royale des sciences et belles-lettres de Prusse : « Quelle est la meilleure manière de rappeler à la raison les nations, tant sauvages que policées, qui sont livrées à l’erreur et aux superstitions de tout genre ? » donne une réponse raisonnable à une question que ne l’est point puisqu’elle est rationalisée. La connaissance de la vérité définit la raison. Mais pour Saint-Martin, la connaissance est l’usage actif d’une lumière sûre et positive ; la vérité est universelle et personnelle. La raison est la loi active de relation entre notre principe et nous. Elle se confond à la limite avec la science des relations fondamentales de l’homme. Sans rapport au principe, l’homme qui s’en aliène s’aliène, le nouvel homme avorte. Place alors à l’erreur et aux superstitions. D’où la parade, ou le remède. »
(Robert Amadou, « Le Philosophe inconnu dans le Corpus », Corpus, n° 14-15, 2° semestre 1990, p. 131.)
Édition originale
Titre original : Question proposée par l’Académie de Berlin, Quelle est la meilleure des manières de rappeller à la raison les Nations, tant sauvages que policées, qui sont livrées à l’erreur ou aux superstitions de tout genre ?
Nom d’auteur : Louis-Claude de Saint-Martin
Date de parution : 1807
Edition originale : Tours, Letourmy, dans le vol. 2 des Œuvres posthumes, de Mr de Saint-Martin
Format : in-8°,
Np pages : p. 1-64 du vol. 2 de Œuvres posthumes, de Mr de Saint-Martin, Tours, Letourmy, 1807.
Neque enim, credo, sine numine Divûm
Flumia tanta paras… (Énéide VI)
Sommaire
Le discours de Berlin se compose de deux parties.
Après avoir exposé l’état de privation et de ténèbres qui tient l’homme éloigné des seules vérités qui lui sont indispensables, Saint-Martin montre qu’il existe une loi de relation entre notre être intelligent et la source de la pensée. Il établit que cette relation a eu une efficace activité, puisque la tradition en est généralement répandue dans les diverses doctrines de tous les peuples. Il démontre que cette loi a dû être l’objet des sciences primitives et de la doctrine secrète des premiers sages, mais que l’homme peut à chaque instant se convaincre qu’elle a encore pour lui la même existence et la même efficacité. Il conclut que cette loi active de relation entre notre principe et nous est cette raison même à laquelle il serait si désirable de « rappeler les nations tant policées que sauvages. »
Éditions en ligne
- Sur Google livre, p. 1-64 du vol. 2 de Œuvres posthumes, de Mr de Saint-Martin, Tours, Letourmy, 1807
Autres éditions
- Discours sur la question suivante, proposée par l’Académie royale des sciences et belles-lettres de Prusse : Quelle est la meilleure manière de rappeler à la raison les nations, tant sauvages que policées, qui sont livrées à l’erreur et aux superstitions de tout genre ? [Discours de Berlin], dans Œuvres majeures, éditées et préfacées par Robert Amadou, Hildesheim-New York, Georg Olms Verlag, t. II (fac-similé du manuscrit autographe), introduction p. 1 à 12.
- Discours sur la question suivante, proposée par l’Académie royale […], dans Controverse avec Garat, précédée d’autres écrits philosophiques, Paris, Fayard, « Corpus des œuvres de philosophie en langue française », 1990, p. 5-43.
Éudes
- Saint-Martin, le philosophe inconnu sa vie et ses écrits, son maitre Martínez et leurs groupes d’après des documents inédits, par Jacques Matter
- Voir Présentation du texte par Louis Moreau : Extrait du Philosophe inconnu, réflexions sur les idées de Louis-Claude de Saint-Martin, théosophe.