Petit recueil écrit à la mémoire de Paul Hazard, de l’Académie Française « qui consacra à Claude de Saint-Martin son dernier cours au Collège de France ». Il s’agit du plus court florilège de textes du Philosophe inconnu. Peu familier de la pensée du Théosophe d’Amboise, c’est essentiellement l’aspect littéraire des œuvres de Saint-Martin qui a retenu l’attention de Paul Binoux.
Édition originale
Auteur : Paul Binoux
Editeur : Imprimerie de J. Haumont, Paris
Parution : 1946
Nb pages : 53 p.
A la mémoire de Paul Hazard, de l’Académie Française
Sommaire
- Avant-propos, p. 9
- Portrait de M. de Saint-Martin, p. 21
- Sentences chinoises, p. 49
- Fragments littéraires, p. 51
Extrait de l’Introduction
[…] Saint-Martin a écrit de nombreux ouvrages, tous publiés sous le voile de l’anonymat (le « Philosophe inconnu »), et dont les plus notables sont : Des erreurs et de la vérité (1775), Rapports entre Dieu, l’homme et l’univers (1782), L’homme de désir (1790), Le nouvel homme (1796), Le ministère de l’homme-esprit (1802), Œuvres posthumes (1807).Dans tous ces livres, Saint-Martin se propose de ramener l’homme à la connaissance de lui-même et d’élever l’âme de la contemplation de la nature à celle de Dieu. L’homme est le miroir de Dieu, qui est l’être nécessaire, le principe de toutes nos actions et le but final de toute existence. L’œuvre de Saint-Martin est une protestation contre le matérialisme du XVIIIe siècle : il veut rétablir la primauté du spirituel sur le sensible. C’est la revanche de la métaphysique.
Malheureusement, la plupart de ses ouvrages sont écrits dans un style prolixe et nébuleux qui en rend la lecture pénible. Seul, L’homme de désir, véritable bréviaire mystique imité de l’Apocalypse et rappelant par endroits l’Imitation, offre un bel exemple de prose poétique.
Mais ce mystique avait parfois des « gaietés », qu’il se reproche d’ailleurs, et qu’il laisse échapper dans ses Œuvres posthumes, recueil de pensées et maximes où il manifeste un sens de l’humour et un don de la pointe qui font souvent de lui un moraliste comparable aux plus grands. […]
Paul Binet