« Que le droit naturel soit établi sur des assises métaphysiques, rien de plus normal pour Saint-Martin. La méthode de Burlamaqui, essentiellement opposée à celle des Philosophes, dans son recours même à la métaphysique, Saint-Martin se réjouissait d’observer qu’elle venait satisfaire ses penchants ; que ceux-ci étaient justifiables et applicables intellectuellement.
[…] Si l’on met à part quelques discussions très formelles, où se révèle un peu naïvement l’étudiant de deuxième année, l’intérêt des Notes nous semble résider dans cette attitude issue d’un double mouvement, qui préfigure toute la démarche du théosophe : assentiment à la métaphysique considérée comme clef universelle ; refus de séparer la métaphysique de la théologie, comme la science de la métaphysique. Et voilà la théosophie. » (Robert Amadou, introduction à Notes sur les Principes du droit naturel de Burlamaqui, par M. Saint-Martin à l’âge de dix-huit ans (1761), dans Trésor martiniste, Villain et Belhomme – Éditions Traditionnelles, Paris, 1969, p. 63-64.)Édition originale
Titre original : Notes sur les Principes du droit naturel de Burlamaqui
Nom d’auteur : Saint-Martin, Louis-Claude de
Date de parution : 1969
Note : Publiées pour la première fois par Robert Amadou, avec une introduction et des notes. D’après la copie présente dans le manuscrit Watkins. Cette copie a été faite à partir de l’original dont disposait le neveu de Saint-Martin, Nicolas Tournyer.
Editeur :Villain et Belhomme – Éditions Traditionnelles, Paris
Np pages : p. 59-80.
Sommaire
Les Notes – dix-sept pages manuscrites – se présentent sous la forme de questions et réponses ; cette mise en forme est de Saint-Martin et ne se trouve pas chez Burlamaqui.
- Quel est le fondement de l’autorité souveraine ?
- Le silence du législateur sur certaines choses est-il une inaction de la volonté ?
- Les choses sur lesquelles le législateur ne s’explique point sont-elles permises ?
- Qu’est-ce qu’une loi de permission ?
- Y a-t-il un droit divin positif et quel est-il ?
- Sur quel modèle les gouvernements sont-ils formés ?
- En quoi consiste l’usage des armes empoisonnées est-il contraire au droit des gens ?
Version en ligne
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Extrait
L’homme est un agent susceptible de raison et de diriger sa volonté. Cette volonté le porte continuellement au désir d’être heureux, mais, comme il se tromperait aisément sur les moyens, tant sur ce qu’ils sont en eux-mêmes que sur les suites qui pourraient en arriver, son entendement veille sur lui pour lui enseigner la route qu’il doit suivre, et tout ce qui ne peut être approuvé par cet entendement est absolument condamnable et l’homme doit le fuit avec soin.
Par la même raison, tout ce que cet entendement indique à l’homme pour son bien-être et sa félicité, il doit le suivre ; et c’est là le premier principe du devoir et de l’obligation, ou, du moins, c’est un puissant motif d’agir. […] »