La plupart de ces pièces [traitant du magnétisme animal], publiées en 1784, sont consécutives au rapport des Commissaires du Roi, publié au mois d’août.
Il est bien possible que les Réflexions de Saint-Martin aient été suscitées, elles aussi, par « le misérable compte » que la Commission rendît du magnétisme animal et par le désir de faire entendre, au milieu de tant de voix diverses et discordantes, la voix de la théosophie tranchant le débat.
[…] Quoi qu’il en soit, les Réflexions sur le magnétisme, qu’on peut dater sans crainte de 1784, trahissent sans le dire une déception profonde de Saint-Martin. Car c’est en 1784 aussi que le Philosophe inconnu a pour la première fois vu de près et de l’intérieur le mesmérisme. (Robert Amadou, introduction à Réflexions sur le magnétisme, dans Trésor martiniste, Villain et Belhomme – Éditions Traditionnelles, Paris, 1969, p. 87-88.)Édition originale
Nom d’auteur : Saint-Martin, Louis-Claude de
Date de parution : 1969 (texte inédit [1784], publié pour la 1re fois par Robert Amadou dans Trésor martiniste, p. 92-111)
Editeur : Villain et Belhomme – Éditions traditionnelles, Paris, 1969
Éditions successives :
- Aucune
Traduction
- Aucune
Extrait
Si je n’avais pas osé exposer avec franchise ma façon de penser sur tous les objets que j’ai traités dans cet écrit, on pourrait me demander ce qu’il reste à faire désormais, et quelle est la conduite qu’on doit tenir. Ma profession est seulement de démontrer des principes, et non pas de prescrire des lois. J’ai la persuasion qu’on ne croira plus avoir fait l’œuvre de Dieu quand on aura fait ce qu’il n’ordonne pas et ce qui ne porte point le caractère de sa loi ; surtout quand on jettera les yeux sur les précipices qui bordent cette ténébreuse carrière On verra en outre que les maladies corporelles ont tant de sources cachées qu’il est souvent plus prudent pour nous de nous en tenir aux moyens naturels et qui nous sont connus, laissant le surplus à la direction de la Providence et préférant de faire moins de biens apparents pour ne pas avoir à gémir d’avoir fait des maux réels, si nous avons passé nos pouvoirs. On sentira que la manière la plus sûre d’honorer cette Providence est une soumission respectueuse, une crainte prudente de ne pas marcher selon ses voies et la continuelle attention de ne jamais nous mettre à sa place. Je terminerai cet écrit par une petite idée qui laissera entrevoir une légère portion des trésors que je reçois chaque jour ; ce qui prouvera que je ne me conduis pas en ceci sans motifs. J’ai appris, il n’y a pas longtemps, que l’homme est une pensée du Seigneur. Je vous demande après cela si nous sommes les maîtres de disposer de nous si légèrement et si nous ne devons pas lui laisser l’usage de son bien ? Si quelqu’un de nos serviteurs connaissait nos pensées secrètes et qu’il en disposât sans votre aveu, lui donneriez-vous votre approbation ? (p. 110-111)