2° : Archives Littéraires de L’Europe – Bourbon, B. – État du Grand Orient de France – Journal des Débats – Laverne, P. T. – Riccius – Ruffein – Staël, G. – Tourlet, R. – Villers, C.
Sommaire
1802
STAËL, Germaine de
1802
« Savez-vous que j’ai été sur le point de devenir Martiniste illuminée et que je n’en ai été détournée que par la crainte d’un petit grain de folie. Je n’ai point connu, j ’ai lu avec attrait le philosophe Saint-Martin, qui ne fut point comme on le croit le fondateur de cette secte, mais qui la protégea [sic] par un mysticisme éloquent. Vous savez combien elle fait aujourd’hui fortune en Allemagne. Saint-Martin avait fait quelques prosélytes en France. Je suis convaincu que sans la Révolution il en eût augmenté beaucoup le nombre, tant nos âmes étaient fatiguées du matérialisme. Déjà il obtenait des succès merveilleux dans une petite assemblée, j ’ai presque dit une petite église de fidèles. La princesse de Bourbon y présidait, et quelques hommes éloquents, tels que MM. Bergasse et Despréménil étaient pour Saint-Martin des conquêtes plus précieuses. Bernardin de Saint-Pierre aurait aidé au succès de cette mission par le charme de son style, et qui sait si moi-même dans le jeune enthousiasme qui m’avait fait écrire les lettres sur J. J. Rousseau, je n’aurais pas été une adepte plus ou moins timide d’une doctrine si attrayante pour le cœur. Mais un charlatan, Cagliostro, s’est élancé de ses tréteaux pour pénétrer dans le sanctuaire de la petite église naissante, et l’a discréditée pour longtemps par cette fantasmagorie qui a fourni un ridicule épisode au fatal procès du Collier. »
Lacretelle, Testament philosophique et littéraire, 2 vol., Paris, 1840, t. II, p. 88-89. Voir Nicole Jacques-Chaquin [Lefèvre] et Stéphane Michaud, « Saint-Martin dans le groupe de Coppet et le cercle de Frédéric Schlegel », Le Groupe de Coppet, Genève-Paris, Slatkine-Champion, 1977, p. 113-134.
1803
JOURNAL DES DÉBATS
6 novembre 1803
« Paris, 13 Brumaire… M. de Saint-Martin, qui avait fondé en Allemagne une secte religieuse connue sous le nom de martinistes, vient de mourir à Aulnay près de Paris, chez le sénateur Lenoir-Laroche. Il s’était acquis quelque célébrité pour ses opinions bizarres, son attachement aux rêveries des illuminés et son livre inintelligible Des erreurs et de la vérité. »
Journal des Débats, 14 Brumaire, an XII (6 novembre 1803).
LENOIR-LAROCHE, Jean-Jacques
15 octobre 1803
« Venez nous voir, mon cher Delierre ; nous avons besoin de nous consoler mutuellement de la perte commune que nous venons de faire et à laquelle vous ne vous attendez sûrement pas. Ce pauvre St Martin !… il est venu nous voir hier à Aulnai, il est arrivé à trois heures ; il s’est mis au lit à dix heures assez bien portant. À onze il n’était déjà plus. C’est un épanchement dans la poitrine. Nous vous dirons les détails : Demain nous repartons pour le faire ensevelir, mais nous ne partirons pas avant dix heures du matin. Si vous pouviez venir auparavant, ce serait une grande satisfaction pour nous. Je ne puis vous en dire davantage.
Lenoir-Laroche. »
Lenoir-Laroche à Prunelle de Lière , 22 Vendémiaire an XII (15 octobre 1803). Ms n° 2023, Bibliothèque municipale de Grenoble.
À consulter : Amadou, Robert, « La mort du Philosophe inconnu », Mercure de France, juin 1960, p. 284-305. Le texte reproduit est celui de l’original, la copie de R. Amadou diffère sur plusieurs points.
1804
LAVERNE, Philippe TRANCHANT, comte de
1804
Lettre à M. Charles Villiers relativement à son Essai sur… la Réformation de Luther
« […] il est impossible de se dissimuler que l’établissement de l’unité dans la famille humaine, fut le but des prédications et des travaux de Jésus (sous quelque point de vue qu’on veuille envisager d’ailleurs cet Être, moralement plus qu’humain). Jésus est venu apporter à l’homme terrestre le seul type vrai, vivant et complet, du développement de son être spirituel, depuis que, déchu d’un état parfait, il est obligé de parvenir, à travers maintes épreuves, à sa régénération (1). Il l’a représenté naissant dans la misère et dans l’abaissement ; croissant avec peine dans l’obscurité ; jettant de tems en tems quelques lueurs qui deviennent plus vives à mesure qu’on les comprime ; en but à la persécution, et n’y opposant que la force imperturbable de la patience et de la douceur ; d’autant plus ferme, d’autant plus grand, qu’il est plus malheureux ; apportant au-devant des outrages une âme qui, semblable à un acier impénétrable, les fait rejaillir sur ses persécuteurs ; confondant de son regard auguste… »
81-82, n. 1 : « (1) Cette idée, qui jette un si grand jour sur la destinée de l’homme, sur les rapports de l’institution chrétienne avec cette destinée, et par conséquent sur l’origine de cette institution, je l’ai puisée dans les écrits du Philosophe qui se qualifiait d’inconnu, et qui l’a trop été en effet, à la honte de ses Contemporains, Quant aux preuves de la dégénération de l’homme, elles sont acquises par les traditions de tous les Peuples ; par l’esprit des loix et des institutions fondamentales de la Société, qui tendent toutes à une restauration, à un épurement ; mais bien plus encore par les épreuves que subit l’homme lorsque la méditation l’élève dans les régions de l’esprit. C’est alors qu’il éprouve des besoins, des désirs, des suspensions, des angoisses, enfin des certitudes pénibles que la lumière est faite pour lui, qu’il est un réceptacle propre à la contenir, et que cependant il en est privé ; toutes démonstrations que cet être n’est ici bas ni dans son élément, ni dans sa loi, et que tous ses efforts, soit par instinct, ou par raisonnement, tendent à l’y rétablir. Mais ces sortes de vérités ne sont pas faites pour devenir vulgaires ; essayer de les rendre telles, est une profanation inutile et sans fruit. »
85, n. 2 : « […] Ces hommes, qu’on peut comparer à des jalons, sur lesquels les générations viennent insensiblement d’aligner, ont évidemment reçu de la Providence une perspicacité d’un ordre supérieur. Sans parler des personnages qui sont censés avoir été inspirés, la morale de Socrate avait-elle quelque chose de commun avec celle de son tems, et n’était-elle pas une anticipation sur celle du Christianisme ? Charlemagne fondant un vaste empire, et lui donnant des loix, dans un siècle où le nom de Société régulière n’était pas même connu, peut-il s’assimiler à ses contemporains ? et sans aller chercher des exemples éloignés, les deux Philosophes, Kant et St. Martin, ne sont-ils pas, dans la partie des sciences intellectuelles, en avant, de bien des années, du siècle dit de lumières, pendant lequel ils ont vécu ? »
88, n. 4 : « […] Je ne fait pas l’injure à Kant de le croire borné à l’étroit esprit de secte. Je l’unis à l’esprit de Jésus-Christ, comme il a cherché à s’y unir dans ses ouvrages, et comme je voudrais m’y unir à mon tour en marchant sur ses traces. Kant et St. Martin, Philosophes contemporains, laissant tous deux pénétrer, dans la manière et le caractère particulier de leurs écrits quelque chose qui dénote le pays et le climat qui les ont vu naître, ont présenté dans leurs ouvrages immortels, le premier, aux Protestans, une religion renfermant le principe de l’unité, et éloignée par conséquent de l’esprit partiel de secte ; le second aux Catholiques, une religion fondée sur l’amour universel, et bannissant par là même tout esprit d’intolérance et d’exclusion. L’une et l’autre de ces doctrines se fondent sur l’évangile, qui les prêche toutes deux. Il est fâcheux pour les Sectaires sous quelques dénominations qu’ils se présentent de s’être battus bien longtems, pour finir par s’éloigner de l’esprit du maître, et laisser à des hommes paisibles le soin de les y ramener. Cet exemple conforme à tous les principes que j ’ai soutenus dans ce petit écrit, est frappant pour les hommes réfléchis d’un siècle éclairé. II est un fort stimulant vers la grande union et vers l’accomplissement des desseins de Jésus-Christ. »
Lettre à M. Charles Villiers relativement à son Essai sur… la Réformation de Luther, Paris, 1804, p. 5, 81-82, n. 1, p. 85, n. 2 et p. 88, n. 4.
RICCIUS [ = abbé BOULOGNE]
18 juillet 1804
de Laverne avait fort bien fait de prouver — chose aisée d’ailleurs — que la Réforme n’avait été la source d’aucune nouvelle lumière ; mais était-il nécessaire qu’il se fît « kantiste, martiniste», qu’il parlât de la « grande Unité, de la Société éthique, de l’homme universel… sans parler de la perfectibilité ».
Journal des Débats, 29 messidor an XII [18 juillet 1804]. Wittmer, L., Charles de Villers (1765-1815). Un intermédiaire entre la France et l’Allemagne et un précurseur de Mme de Staël, Genève-Paris, 1908, p. 228.
VILLERS, Charles
1804
« Un autre écrivain dont j’estime la personne et les vues, M. de Laverne, dans une Lettre rendue publique, qu’il m’a fait l’honneur de m’adresser, a présenté contre mon sentiment des objections plus profondes, et prises dans un ordre de choses supérieures. Il y a dans cette lettre des passages fortement conçus. Elle renferme aussi des assertions que je croirais pouvoir réfuter, si c’en était ici le lieu. Par exemple, l’unité synthétique de la philosophie de Kant ne doit pas s’entendre de l’unité numérique, ni de l’unité physique d’une personne, ou d’un chef, ainsi que M. de Laverne affecte de le penser. L’unité religieuse que veut Kant, celle que cherche l’entendement, et qui n’a rien de commun avec les sens, n’est autre que l’unité d’adoration, de charité, de morale ; enfin l’unité de l’évangile pour tous les chrétiens ; nullement celle de la cour de Rome […]. L’auteur de la lettre semble professer une vénération particulière pour M. de St Martin, philosophe très digne de ce sentiment, et envers qui l’indifférence de ses compatriotes n’a que trop justifié le titre d’inconnu qu’il prenait à la tête de ses livres. Dans le dernier qu’il a publié, intitulé : Le ministère de l’homme-esprit, j’inviterai M. de Laverne à relire ce que ce penseur si religieux et si bien instruit, a dit du catholicisme par opposition avec le christianisme (page 367 et suiv.). Qu’il me soit permis d’en citer ici quelques extraits :
« Le véritable christianisme est non seulement antérieur au catholicisme, mais encore au mot de christianisme même… »
« Le christianisme est la région de l’affranchissement et de la liberté ; le catholicisme n’est que le séminaire du christianisme ; il est la région des règles et de la discipline du néophyte. »
« Le christianisme remplit toute la terre à l’égal de l’esprit de Dieu. Le catholicisme ne remplit qu’une partie du globe… »
« Le christianisme dilate et étend l’usage de nos facultés intellectuelles. Le catholicisme resserre et circonscrit l’exercice de ces mêmes facultés. »
« Le christianisme n’a suscité la guerre que contre le péché : le catholicisme l’a suscitée contre les hommes, etc… »
Or, c’était contre le catholicisme, et en faveur du vrai christianisme, que s’élevait la réforme ».
Villers, Charles, Essai sur l’esprit et l’influence de la réformation de Luther…, 2e éd., Paris-Metz, an XII, 1804, préface, p. V à VIII.
Dans cette seconde édition, le développement sur les « Sociétés secrètes, Franc-Maçons ; Roses-croix ; Mystiques ; Illuminés » (p. 336-348) parle bien de Bœhme, des martinistes, mais n’évoque pas Saint-Martin. Voici ce qu’on lit à propos des illuminés :
« … est l’ordre des illuminés, dénomination générale qui a servi de masque et de prétexte à beaucoup de charlatans. Le projet des vrais illuminés n’était autre, à ce que je crois, que de propager les lumières, et de réaliser les idées libérales du droit de nature, en fondant une réunion d’hommes énergiques et bien-voulans, qui travaillassent, de toutes leurs forces réunies, à l’encontre d’un certain système d’obscurantisme qui tendait à un retour vers la barbarie, et qui était efficacement appuyé par certaines cours. Les illuminés, pendant la courte période de leur existence, ne négligèrent aucun moyen pour faire triompher leurs vues, et pour y soumettre les grands de la terre. On peut les regarder en ce sens comme les jésuites de la philosophie, et comme les apôtres d’une secte politique dont la croyance est fondée sur ce beau rêve, que ce sont les vertus et les talents qui doivent avoir la ‘préséance et l’autorité parmi les hommes. »
Ibid, p. 347-348.
BOURBON, Louise Bathilde d’Orléans, duchesse de
Juillet-août 1804
« Vous devez savoir, mon cher Ange, qu’au nombre de ceux que mon cœur regrette est ce bon Saint-Martin au soin duquel j’avais voulu vous adresser. Je ne puis vous exprimer à quel point, depuis sa mort, j ’éprouve que son esprit s’unit au mien, et en développe les facultés pour comprendre ses écrits. Il est une de ses lettres dont j’eusse désiré vous transcrire seulement l’introduction, si elle n’était pas trop longue. Mais il vous serait facile de vous procurer le livre même qui est intitulé le Ministère de l’homme esprit et qui se vend rue du Sépulcre à l’imprimerie de Migneret Faubourg St Germain n° 28. Si vous voulez m’obliger dans la chose qui touche le plus sensiblement mon cœur, vous vous le procureriez et permettriez à mon amie de vous en rendre le montant. »
Duchesse de Bourbon à Ruffein, fin juillet ou début août 1804. Correspondance entre Mme de B… etMr R… sur leurs opinions religieuses, Barcelone, 1812-1813, t. I, p. 371.
RUFFEIN
15 août 1804
« Je vais me procurer le livre de M. de Saint-Martin, intitulé le Ministère de l’homme esprit, et le lire. Je compte vous dire dans ma première lettre quelles idées il m’aurait fait naître. »
Ruffein à la duchesse de Bourbon, 15 août 1804 (réponse à la précédente). Correspondance entre Mme de B… et Mr R… sur leurs opinions religieuses, Barcelone, 1812-1813, t. I, p. 377.
RUFFEIN
6 octobre 1804
« Je me suis procuré comme vous le désiriez, un exemplaire du livre de M. de Saint Martin, intitulé le Ministère de l’homme esprit. J’en ai lu l’introduction et quelques pages dans le corps de l’ouvrage, mais je vous l’avouerai avec franchise je n’ai rien pu y comprendre. Il me paraît comme je crois vous l’avoir déjà mandé, après la lecture d’autres de ses ouvrages, qu’il y a une clef pour les entendre. Ils semblent être écrits pour des initiés, autrement je défierais qui que ce soit d’en tirer un sens clair. Ce qu’il dit surtout du système de son auteur allemand, Bœhme, de ces sept formes, bases ou fontaines spirituelles composant la nature primitive, rentre, il me semble, dans la classe de ces cent mille systèmes créés par des hommes d’une imagination ardente, pour expliquer ce qui est inexplicable. »
Ruffein à la duchesse de Bourbon, 6 octobre 1804. Correspondance entre Mme de B… et Mr R… sur leurs opinions religieuses, Barcelone, 1812-1813, t. I, p. 385-386.
BOURBON, Louise Bathilde d’Orléans, duchesse de
1804
« Les livres de Mr de Saint-Martin, ainsi que ses discours n’ont fait effet en moi que longtemps après : et lorsque les malheurs, les prisons, et les épreuves de toute espèce ont fondu sur ma malheureuse existence, et ont séparé l’alliage de l’or pur qui était en moi. »
Duchesse de Bourbon à Ruffein, 1804 (réponse à la précédente). Correspondance entre Mme de B… et Mr R… sur leurs opinions religieuses, Barcelone, 1812-1813, t. I, p. 393.
TOURLET, René
1804
Notice historique sur les Principaux ouvrages du Philosophe inconnu, s.l.n.d. (Paris, 1804).
Cette notice tirée à part a été publiée dans : Archives littéraires de l’Europe, t. I, p. 319-336.
Cf. Saint-Martin, Œuvres posthumes, t. I.
ARCHIVES LITTÉRAIRES DE L’EUROPE
1804
- 319-336 : « Notice historique sur les principaux ouvrages du Philosophe inconnu, et sur leur auteur Louis- Claude de Saint-Martin ». [Signée] : Tourlet. Avec des notes des rédacteurs.
- 337-340 : « Une conversation avec Saint-Martin sur les spectacles ». Signée : J. M. D. [Joseph-Marie de Gerando]
Archives littéraires de l’Europe, ou mélanges de littérature, d’histoire et de philosophie, par une société des Gens de Lettres, t. I, Paris, Henrichs, 1804.
ÉTAT DU GRAND ORIENT DE France
1804
p. 361-362 (reproduction de l’ode de Saint-Martin Sur l’origine et la destination de l’homme, ainsi présentée) : « Cette ode enchanteresse et consolatrice, est de la composition du F :. de Saint-Martin, que la mort a saisi inopinément depuis deux ans. Il avait été admis, en 1769, par l’un des membres zélés du G :. O :. de France, aux mystères de notre Ordre, et s’en était tellement pénétré, qu’à l’instant même qu’il a connu les véritables grades supérieurs, qu’il a été à portée d’en démêler les rapports directs, et étroitement liés avec nos grades symboliques, il s’est exclusivement livré à son enthousiasme, a quitté le service, il y touchait au grade de capitaine dans un régiment d’infanterie, et le fruit qu’il a recueilli de ses travaux maçonniques a produit divers ouvrages trop peu connus, et encore moins faciles à comprendre, à moins qu’on ne soit initié dans les mêmes mystères. De ce nombre sont :
- Le Livre des Erreurs et de la vérité, 1 vol. in-8
- Les Rapports entre Dieu, l’homme et l’univers, 1 vol. in-8
- La Suite des Erreurs et de la vérité (sic), 1 vol. in-8.
Si nous savions où l’on peut trouver ces œuvres dignes de recherche, nous nous empresserions de l’indiquer à nos Frères. »
– p. 368 : « Ceux de nos FF :. qui sont véritablement attachés aux hautes connaissances de l’Art R :., trouveront dans chacune des strophes de cette Ode, jusques, même, dans chacun des vers qui les (sic) composent, une inépuisable matière à de profondes méditations… Heureux les FF :. qui en découvriront le sens, qui en combineront le développement, et en feront une sage et victorieuse application. »
État du Grand Orient de France, t. I de la reprise, seconde partie de l’an 5804, Paris, Imprimerie du G :. O :. de France, p. 361-362 et 368.
RUFFEIN
15 août 1804
« Je vais me procurer le livre de M. de Saint-Martin, intitulé le Ministère de l’homme esprit, et le lire. Je compte
vous dire dans ma première lettre quelles idées il m’aurait fait naître. »
Ruffein à la duchesse de Bourbon, 15 Août 1804 (réponse à la précédente). Correspondance entre Mme de B… et Mr R… sur leurs opinions religieuses, s.l. [Barcelone], 1812-1813, t. I, p. 377.
RUFFEIN
6 octobre 1804
« Je me suis procuré comme vous le désiriez, un exemplaire du livre de M. de Saint Martin, intitulé le Ministère de l’homme esprit. J’en ai lu l’introduction et quelques pages dans le corps de l’ouvrage, mais je vous l’avouerai avec franchise je n’ai rien pu y comprendre. Il me paraît comme je crois vous l’avoir déjà mandé, après la lecture d’autres de ses ouvrages, qu’il y a une clef pour les entendre. Ils semblent être écrits pour des initiés, autrement je défierais qui que ce soit d’en tirer un sens clair. Ce qu’il dit surtout du système de son auteur allemand, Boehme, de ces sept formes, bases ou fontaines spirituelles composant la nature primitive, rentre, il me semble, dans la classe de ces cent mille systèmes créés par des hommes d’une imagination ardente, pour expliquer ce qui est inexplicable. »
Ruffein à la duchesse de Bourbon, 6 octobre 1804. Correspondance entre Mme de B… et Mr R… sur leurs opinions religieuses, s. l. [Barcelone], 1812-1813, t. I, p. 385-386.
TOURLET, René
1804
Notice historique sur les Principaux ouvrages du Philosophe inconnu, s.l.n.d. [Paris, 1804].
Cette notice tirée à part a été publiée dans Archives littéraires de l ’Europe, t. I, p. 319-336. Cf. SAINT-MARTIN, Œuvres posthumes, t. I.