12° : Constant, A-L. – Laverdant, D. – Nerval, G.
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Sommaire
1850
NERVAL, Gérard de
22 novembre 1850
« Quelques années avant la Révolution, le château d’Ermenonville était le rendez-vous des Illuminés qui préparaient silencieusement l’avenir. Dans les soupers célèbres d’Ermenonville, on a vu successivement le comte de Saint-Germain, Mesmer et Cagliostro, développant, dans des causeries inspirées, des idées et des paradoxes, dont l’école dite de Genève hérita plus tard. – Je crois bien que M. de Robespierre, le fils du fondateur de la loge écossaise d’Arras, – tout jeune encore, – peut-être encore plus tard Senancour, Saint-Martin, Dupont de Nemours et Cazotte, vinrent exposer, soit dans ce château, soit dans celui de Le Pelletier de Mortfontaine, les idées bizarres qui se proposaient les réformes d’une société vieillie, – laquelle dans ses modes même, avec cette poudre qui donnait aux plus jeunes fronts un faux air de la vieillesse, – indiquait la nécessité d’une complète transformation. »
Les Faux-Saulniers, publiés dans Le National, du 24 octobre au 22 décembre 1850. NERVAL, Gérard de, Œuvres complètes, Paris, Bibliothèque de la Pléiade, 1984, vol. II, p. 100. Ce texte fut repris en 1852 dans La Bohème galante.
1851
CONSTANT, Alphonse-Louis
1851
« Jacob Boehm, Pascalis Martinès et Saint-Martin ont été, après Swedenborg, les illuminés les plus célèbres : Madame Guyon était aussi une illuminée, dont les doctrines allaient droit au panthéisme passif. »
Dictionnaire de littérature chrétienne, publié par M. l’abbé Migne, Paris, Migne, 1851, article « Mystiques », p. 898. (= t. VII de la Nouvelle Encyclopédie théologique, publiée par M. l’abbé Migne, Paris, Migne.)
LAVERDANT, Désiré
1851
« Nous laisserons à l’écart la noble et mystérieuse figure des Swedenborg, des Saint-Martin. »
Socialisme catholique, la Déroute des Césars, la Gaule très chrétienne et le Czar orthodoxe, Paris, Librairie sociétaire, 1851, p. 154.
Laverdant étudie « l’accord (qui existe) entre le catholicisme et le socialisme » en France. Il se contente de signaler Swedenborg et Saint-Martin. C’est à regret qu’il ne va pas plus loin, mais, explique-t-il, « malheureusement, pour la foule des esprits timides, c’est compromettre la science que de la mélanger de mysticisme, c’est ravaler la raison humaine que de la mettre en contact immédiat avec une lumière transmise par des anges » ( ibid.). Il se borne donc à invoquer Maistre, Saint-Simon, Chateaubriand et Fourier.
1852
NERVAL, Gérard de
1852
« Martinez, qui avait couvert la France […] les plus grands malheurs de sa vie. »
Les Illuminés, « Jacques Cazotte », II. Œuvres complètes, op. cit., vol. II, p. 1087.
Reprise (sans modification en ce qui concerne Saint-Martin) du texte de la préface de 1845 au Diable amoureux.
NERVAL, Gérard de
1852
« Saint-Martin, le plus illustre d’entre eux [les illuminés martinistes], est un spiritualiste chrétien à la manière de Malebranche. Nous avons dit plus haut qu’il avait déploré l’intervention d’esprits violents dans le sein de la secte lyonnaise. »
Les Illuminés, « Jacques Cazotte », IV. Œuvres complètes, op. cit., p. 1100.
NERVAL, Gérard de
1852
« Une femme âgée, grande et majestueuse, la marquise de La Croix, veuve d’un grand seigneur espagnol, faisait partie de la famille [la famille et les amis de Cazotte] et y exerçait une influence due au rapport de ses idées et de ses convictions avec celles de Cazotte. C’était depuis de longues années l’une des adeptes de Saint-Martin, et l’illuminisme l’unissait aussi à Cazotte, de ces liens tout intellectuels que la doctrine regardait comme une sorte d’anticipation de la vie future. »
Les Illuminés, « Jacques Cazotte », IV. Œuvres complètes, op. cit., p. 1102.
NERVAL, Gérard de
1852
« L’épisode que nous venons de recueillir nous donne une idée du mouvement qui s’opérait alors dans les esprits et qui se dégageait peu à peu des dogmes catholiques. Déjà les illuminés d’Allemagne s’étaient montrés a peu près païens ; ceux de France, comme nous l’avons dit, s’étalent appelés martinistes, d’après le nom de Martinez, qui avait fondé plusieurs associations à Bordeaux et à Lyon ; ils se séparèrent en deux sectes, dont l’une continua à suivre les théories de Jacob Bœhm, admirablement développées par le célèbre Saint-Martin, dit le Philosophe inconnu, et dont l’autre vint s’établir à Paris et y fonda la loge des Philalèthes qui entra bientôt résolument dans le mouvement révolutionnaire. »
Les Illuminés, « Cagliostro », V. Œuvres complètes, op. cit., p. 1133.
NERVAL, Gérard de
Mai 1852
« Loiseau, quoique philosophe, croyait au Dieu rémunérateur, et même à des anges ou esprits, acolytes divins dont le célèbre Dupont de Nemours a voulu depuis prouver l’existence, en dehors de toute tradition religieuse. L’aridité du naturalisme primitif se trouvait ainsi corrigée par certaines tendances mystiques où tombèrent plus tard Pernetty, d’Argens, Delille de Salles, d’Espréménil et Saint-Martin. Si étranges que puissent sembler aujourd’hui ces variations de l’esprit philosophique, elles suivent exactement la même marche que dans l’Antiquité romaine, où le néo-platonisme d’Alexandrie succéda à l’école des épicuriens et des stoïciens du siècle d’Auguste. »
Les Illuminés, « Les Confidences de Nicolas », III, II. NERVAL, Gérard de, Œuvres complètes, Paris, Bibliothèque de la Pléiade, 1984, p. 1048-1049. Les Illuminés furent publiés en mai 1852, chez le libraire-éditeur Victor Lecou.
NERVAL, Gérard de
15 novembre 1852
La Bohème galante, XIII, « Ermenonville ». La Bohème galante fut publiée dans L’Artiste du 1er juillet au 15 décembre 1852. Œuvres complètes, op. cit, vol. III, p. 296-297.
Reprise (sans modification en ce qui concerne Saint-Martin) du texte des Faux-Saulniers (1850).