Philosophie religieuse est un florilège de pensées sélectionnées parmi les plus belles pages de L’Homme de désir et des Oeuvres Posthumes de Louis-Claude de Saint-Martin. Ulrich Guttinguer l’a composé en 1835, pour rendre hommage à cet auteur qui a joué un rôle fondamental dans sa vie. En proposant un abrégé de l’un des plus célèbres ouvrages du Philosophe inconnu, Ulrich Guttinguer n’avait qu’un seul but : « Faire fructifier dans l’âme des lecteurs la parole de Saint-Martin », comme elle a fructifié dans la sienne. Composé pour l’essentiel de textes sélectionnés dans l’Homme de désir, ce livre propose également des pensées extraites des Œuvres posthumes de Saint-Martin. En réalité, c’est d’abord dans Arthur ou religion et solitude, publié en novembre 1834 que Guttinger avait abordé une première fois la pensée du Philosophe inconnu. Cet ouvrage comporte un chapitre intitulé « Les Oeuvres de Saint-Martin ». L’année suivante, il reprend ces textes pour composer Philosophie religieuse, 1re volume, Saint-Martin, publié chez Toulouse libraire de la rue du Foin-Saint-Jacques à Paris. Cet ouvrage sera réédité dès l’année suivante sous le titre Esprit de Saint-Martin, pensées choisies (Toulouse, Paris, 1836).
Edition originale
Titre original : Philosophie religieuse – 1er volume – Saint-Martin
Nom d’auteur : Sans nom d’auteur
Date de parution : 1835
Edition originale : Paris, chez Toulouse, libraire
Np pages : 159.
Sommaire
- Philosophie religieuse [Préface], p. I-VI
- Notes, p VII-IX
- Pensées de Saint-Martin : p. 1 à 157
- Post Scriptum : p. 158-159
Autres éditions
- Esprit de Saint-Martin, pensées choisies, Paris, chez Toulouse, libraire, 1936. Il s’agit du même ouvrage avec un titre différent.
- Esprit de Saint-Martin, pensées choisies, Aubagne, édition de La Tarente, 2012, avec une étude de Dominique Clairembault « Un lecteur enthousiaste de Louis-Claude de Saint-Martin, Ulrich Guttinguer (1787-1866), 88 p.
Texte en ligne
- Philosophie religieuse 1er volume Saint-Martin (sur Gallica)
Etudes
Extrait
POST-SCRIPTUM
Comme nous terminions ce travail, quelques observations d’hommes sages et éclairés sont venues tardivement nous troubler.
Saint-Martin, nous a-t-on dit, passe pour être peu orthodoxe : votre enthousiasme pour lui ferait soupçonner que vous êtes un de ses adeptes, et disposé à vous éloigner des immuables principes du catholicisme.
À cela, nous sommes pressés de répondre bien nettement : que nous n’avons rien aperçu de contraire aux dogmes de la sainte Église, dans ce que nous avons lu de Saint-Martin.
Plus clairement encore, nous déclarons n’être point l’un des adeptes de Saint-Martin, qui ne fit ni secte, ni école, et qui n’eut en son temps que des amis plus on moins passionnés. — Notre âge ne nous permet pas d’en avoir fait partie.
Aucune forme de dogme, aucun rituel n’a paru de ce philosophe : nous n’avons en ni à les admettre, ni à les combattre.
Trois points nous ont attirés et décidés dans l’admiration que nous professons :
La vive croyance de l’auteur dans les prophètes ;
Sa foi non moins vive dans le Sauveur.
Sa défiance et son dédain pour la raison humaine.
Il nous a semblé ne pouvoir trop aimer, trop admirer, trop remercier celui qui, au temps du plus grand succès, de la plus immense vogue de la philosophie du dix-huitième siècle, s’écriait, avec un accent qui devait trouver un jour tant d’écho dans les cœurs :
« Doctrine humaine, doctrine humaine, laisse aller mon peuple, pour qu’il puisse m’offrir ses sacrifices ! »