Poème écrit par Nicolas Tournyer à l’occasion de l’anniversaire de la mort du Philosophe inconnu.
Nous reprenons ici l’une des trois hymnes qui terminent le manuscrit Watkins. Ce texte a été publié pour la première fois par Robert Amadou en 1960, à la fin d’un article consacré au manuscrit Watkins : « Un recueil d’œuvres diverses de L.-Cl. de Saint-Martin : Le Manuscrit Watkins », Les Cahiers de la Tour Saint-Jacques, II, III, IV, H. Roudil, 1960, p. 213-214. [1] Robert Amadou précise qu’il a modernisé l’emploi des majuscules, l’orthographe, ajouté quelques virgules et corrigé quelques lapsus du copiste.
L’auteur de ce poème, Nicolas Tournyer (ou Tournier) (1764-1840), était le petit cousin, l’ami, le disciple et le confident de Saint-Martin. C’est à lui que sa sœur confia les manuscrits du Philosophe inconnu après sa mort (14 octobre 1803). En 1807, Nicolas Tournyer publiera une sélection de textes inédits du théosophe sous le titre : Œuvres posthumes (1807) [2] Une autre partie des manuscrits de Saint-Martin furent confiés à Joseph Gilbert. Avec l’aide de Prunelle de Lière, ce dernier publiera en 1809 les textes de Jacob Boehme traduits par Saint-Martin : Les quarante questions sur l’âme et De la triple vie. La tâche de Nicolas Tournyer ne se limita pas à la publication des deux volumes des Œuvres posthumes, il se chargea aussi de transmettre des copies des manuscrits à quelques admirateurs du Philosophe inconnu, en France et en Allemagne.
D.C. le 14/10/2021
Hymne pour l’anniversaire de Mr de Saint-Martin
mort à Aulnay, près Paris le 14 octobre 1803 [3] Le manuscrit écrit « Mort à Aubois près Paris le 3 octobre 1803 » nous corrigeons ces erreurs.
Jésus-Christ, prince et chef des mages et des pasteurs,
De ce bon Saint-Martin célébrant la mémoire,
Vois ses concitoyens et tes adorateurs,
Te rendant en ce jour, salut, honneur et gloire.Si pendant qu’il vécut, son cœur plein de la foi
Fut toujours humble, aimant, modeste et charitable,
S’il combattit l’erreur, et s’éleva vers toi,
Ton esprit l’inspira, le rendit vénérable.Pour nous, pauvres pêcheurs, souvent il te priait,
Versant des pleurs d’amour et de reconnaissance ;
Par ses écrits profonds vers Dieu nous ramenait
Prêchant partout la paix, l’union, la bienveillance.Dans le ciel il te prie, ô mon divin Sauveur !
Rends-nous pieux et bons, exauce sa prière,
Accorde à ses désirs cette insigne faveur ;
Comme lui sans regrets nous quitterons la terre.
[Nicolas Tournyer]
Illustration : Escalier qui conduit vers le sommet de la colline dominant la « Vallée aux loups » d’Aulnay (Châtenay-Malabry). C’est sur cette colline que Claire Lenoir fit édifier le Calvaire des Lauriers.
Notes :