Correspondance de Louis-Claude de Saint-Martin avec Nicolas Antoine Kirchberger, 1792-1799, première édition complète établie et présentée par Dominique Clairembault, préface Nicole Jacques-Lefèvre. Théosophie – Martinisme – Franc-maçonnerie
« Cette correspondance de Saint-Martin et Kirchberger est essentielle pour la connaissance du Philosophe inconnu. On l’attendait depuis longtemps, l’ancienne édition de Schauer et Chuquet étant non seulement fautive, mais très lacunaire, et non critique. C’est au terme d’un véritable jeu de piste, de bibliothèque en bibliothèque, que Dominique Clairembault parvient à nous restituer – corrigée, commentée, éclairée par de très nombreuses notes – la totalité de la correspondance entre Louis-Claude de Saint-Martin et Nicolas Kirchberger (1792 à 1799, 146 lettres). On ne saurait assez en dire l’importance, à la fois pour la connaissance de la conception de la théosophie et pour le « suivi », presque au jour le jour, du travail du Philosophe inconnu, voire des aléas de son existence.
Les lettres sont replacées par une savante introduction dans le contexte historique et intellectuel qui les a vues naître, et les enjeux théosophiques qui s’y expriment sont parfaitement définis et résumés. Les interrogations de Kirchberger sur la Cause active et intelligente, la Sophia, la science des nombres, les manifestations spirituelles, la théurgie, etc. sont ainsi parfaitement expliquées et contextualisées. C’est bien tout un « microcosme illuministe », parfaitement identifié dans les notes, des représentants des Élus coëns à ceux de « l’école du nord », de Lavater et Eckartshausen à Cagliostro, enfin à tous les disciples de Jacob Boehme – Gichtel, Ueberfeld, Pordage, Jeanne Leade, William Law, etc. – que font ressurgir ces correspondances.
Est aussi très bienvenue la publication des lettres de Saint-Martin avec la famille Effinger et Louis-Gabriel Lanjuinais, compléments importants pour la compréhension des enjeux et des positions saint-martiniennes (1799 à 1803, 9 lettres). »
(Nicole Jacques-Lefèvre, extrait de la préface.)
Titre : Louis-Claude de Saint-Martin – Lettres sur la Sagesse – Correspondance avec Nicolas Antoine Kirchberger 1792-1799
Auteur : Dominique Clairembault
Préface : Nicole Jacques-Lefèvre
Éditeur : Éditions de la Tarente, Aubagne
Nombre de pages : 560 p.
Année de parution : 2024, septembre
Reliure : cousue-collée
ISBN : 978-24-94823-22-8
EAN-13 : 9782494823228
Sommaire
Sommaire
Préface, Nicole Jacques-Lefèvre, p. 7 à 18
Introduction, p 19 à 50
La fin des Lumière et la Révolution — Franc-maçonnerie, illuminisme et théosophie — Une première école, l’ordre des Élus coëns — Une seconde école avec Jacob Boehme — Nicolas Antoine Kirchberger — La Cause active et intelligente — Sophia et la littérature mystique des XVIIe et XVIIIe siècles — L’étude de la science des nombres — Les manifestations spirituelles de l’École du Nord — Initiation centrale et théurgie — Les traductions des œuvres de Jacob Boehme — Un ton pieux et croyant — Les dernières publications du Philosophe inconnu — Les publications de la correspondance — Léonard-Joseph Prunelle de Lière et Jean-Pierre Bourgeois.
Remerciements, p. 51
Règles de transcription, p. 52
- Dates des lettres, p. 52
- Signataires, p. 52
- Abréviations utilisées, p. 53
Lettres sur la Sagesse, p. 55
- Avertissement par Jean-Pierre Bourgeois, p. 56 à 57
- Correspondance avec Nicolas Antoine Kirchberger, 1792-1799, p. 58 à 496
- Note de Jean-Pierre Bourgeois, p. 497
- Correspondance avec la famille Effinger, 1799-1800, p. 498 à 510
- Note de Jean-Pierre Bourgeois, p. 510
- Correspondance avec Louis-Gabriel Lanjuinais, 1803, p. 510 à 516
Bibliographie, p. 517 à 533
Table des lettres, p. 534 à 537
Table alphabétique des matières de la correspondance, p. 539 à 556
Extrait
Avertissement de Jean-Pierre Bourgeois
Il n’y a guère que ceux qui connaissent les ouvrages de monsieur Saint-Martin, ou du Philosophe inconnu, et qui savent en apprécier leur vérité, que cette correspondance puisse intéresser. Ce littérateur chrétien, savant théosophe et penseur profond est auteur de plusieurs ouvrages d’un genre neuf, sublime et signalant une haute intelligence. Les principaux sont suivant l’ordre dans lequel ils sont sortis de sa plume :
- Des Erreurs et de la vérité, ou les hommes rappelés au principe universel de la science, 2 vol. Edimbourg, 1782.
- Le Tableau naturel des rapports qui existent entre Dieu, l’homme et l’univers, en deux parties, éd. Edimbourg, 1782 et 1783.
- L’Homme de désir, Lyon, 1790. Il y en a d’autres différentes.
- Ecce homo, Paris, 1792.
- Le Nouvel Homme, Paris, 1792.
- Lettre à un ami, ou considérations politiques, philosophiques et religieuses sur la Révolution française, Paris, 1795.
- Éclair sur l’association humaine, Paris, 1797.
- Discours en réponse au citoyen Garat prononcé le 27 février 1795 sur l’existence du sens moral.
- De l’esprit des choses, ou coup d’œil philosophique sur la nature des êtres et sur l’objet de leur existence, 2 vol., Paris, 1800.
- Le Ministère de l’Homme-esprit, 1802.
- L’Aurore naissante, ou la Racine de la philosophie, traduit de l’allemand, Jacob Boehme, 2 vol. &, 1800.
- Les Trois Principes de l’essence divine.
- De la triple vie de l’homme.
- Les Quarante Questions sur l’âme suivies des six points et de neuf textes.
Tous ces derniers ouvrages sont d’un ordre supérieur, mais ils sont en général dédaignés des littérateurs vulgaires et légers, comme aussi de nombre de théologiens. Toutefois les penseurs, ceux qui recherchent avec sollicitude la vérité en suivent vivement le mérite. C’est de ce nombre que fut monsieur Kirchberger entre les mains de qui tomba le premier ouvrage de Saint-Martin. Sa lecture lui fit une si profonde impression qu’il ne put résister au besoin de lui payer son tribut d’admiration qui fait le sujet de sa première lettre. Il en reçut une réponse bienveillante et ainsi s’établit une correspondance amicale et fraternelle qui dura depuis 1792 jusqu’à la mort de monsieur Kirchberger qui paraît être arrivée à la fin de 1799.
On voit en général dans ces lettres, d’un côté un désir ardent de connaître et de s’instruire dans les hautes sciences divines et un certain goût vif et persévérant de pénétrer dans la théurgie et les manifestations sensibles dans les voies de la vie intérieure, et de l’autre côté la sagesse, l’amour fraternel et la charité répondant avec discrétion et discernement aux questions et donnant autant qu’il convient de profondes et harmonieuses instructions, mais cherchant essentiellement d’ouvrir le cœur d’un frère à la recherche de l’unique nécessaire pour gagner le royaume des cieux en donnant à l’amour dans l’esprit de Christ le haut pas sur la science, pour parvenir à la régénération et à la connaissance du nouvel homme par le dépouillement du vieil homme adamique.
Puisse le lecteur recueillir de bons fruits de cette intéressante correspondance. »
Jean-Pierre Bourgeois