Le véritable Hiram, c’est Adam, l’homme primordial, Gaël Meigniez nous invite à voyage initiatique dans les sources anciennes et oubliées de la franc-maçonnerie.
Adam et les sources oubliées de la légende d’Hiram
- Adam et la mythologie maçonnique par Gaël Meigniez, p. 2-58
- Notes de lecture par Pierre Lachkareff, p. 59
- La vie bien remplie du Frère Pingré ou les tribulations d’un chanoine éclairé au siècle de Voltaire par Pierre Mollier, p. 69
Titre : Renaissance Traditionnelle n° 197 – janvier 202
Sous-titre : Adam et les sources oubliées de la légende d’Hiram
Auteurs : Pierre Mollier, Gaël Meigniez, Pierre Lachkareff.
Éditeur : Renaissance Traditionnelle
Nb. pages : 72 p.
Publication : novembre 2020
Avant-propos de Pierre Mollier
« La dimension initiatique des cérémonies maçonniques culmine avec le grade de Maître où le Maçon vit une mort symbolique suivie d’un relèvement – accompagné d’une véritable « mancie » – qui le fait accéder à un « secret », au sens propre, « surnaturel ». Relèvement qui ressemble fort à une renaissance… pour ne pas dire plus. La légende d’Hiram, qui est le support de cette cérémonie, concentre une bonne part de l’enseignement initiatique de la franc-maçonnerie. C’est dire si son étude, tant sur le plan philosophique et spirituel, que sur celui de l’érudition – qui nous intéresse plus particulièrement ici – est essentielle. Les deux perspectives étant d’ailleurs très liées et c’est la démarche même de Renaissance Traditionnelle que cette double approche.
Or, quand on s’interroge sur les origines de la légende d’Hiram, on se heurte à d’immenses difficultés… « à un mur » pourrait-on dire pour rester dans le registre allégorique et maçonnique ! Certes, globalement, ses origines, comme la plupart de celles du symbolisme maçonnique, sont religieuses comme l’a montré Philippe Langlet dans son beau livre Les sources chrétiennes de la légende d’Hiram. Mais on peine à trouver des textes qui auraient directement inspiré le détail de son récit si particulier. On sait bien que cette histoire de mort et de renaissance renvoie au thème central de la tradition judéo-chrétienne. Mais la force même du schéma symbolique obscurcit paradoxalement le champ de la recherche.
C’est dire tout l’intérêt de la passionnante étude que nous propose aujourd’hui Gaël Meigniez. Il repart de la plus ancienne attestation de la légende d’Hiram : le manuscrit Graham de 1726… qui ne concerne d’ailleurs pas Hiram, mais Noé. Mais, mis à part cela, l’histoire racontée par le manuscrit Graham est celle que l’on retrouve, dès 1730, dans la légende d’Hiram telle qu’elle est exposée par la première divulgation connue, la Masonry Dissected de Samuel Prichard. Cherchant des antécédents à cette « légende de Noé », l’auteur est conduit à nous proposer une transposition supplémentaire où Noé s’estompe derrière un autre héros biblique, et non des moindres, Adam… et alors les sources se multiplient. Certaines assez exotiques et étonnantes… mais pourtant bien attestées dans les XVIIe ou XVIIIe siècles anglais. On savait que le grade de Maître reposait sur des mots substitués, on le découvre fondé sur un personnage substitué. Le véritable Hiram, c’est Adam, l’homme primordial. La lecture attentive et « participante » de cet exceptionnel travail de Gaël Meigniez est un véritable voyage initiatique dans les sources anciennes et oubliées de la franc-maçonnerie.
Pierre Lachkareff nous accompagne ensuite dans la découverte d’un autre continent maçonnique : l’Inde de Rudyard Kipling. La thèse de Simon Deschamps a certes été primée par l’IDERM (l’Institut d’Études et de Recherches Maçonniques de la rue Cadet) en 2018, avant même sa publication. Mais c’est une beaucoup plus large reconnaissance que mérite cette remarquable étude. Bénéficiant de sa double culture franco-britannique, Simon Deschamps a eu accès à des sources nombreuses et propose des analyses très stimulantes sur le rôle éminemment politique de la franc-maçonnerie dans le British Raj.
Nous concluons en relevant une rubrique célèbre du R.T. des années 1970 : « Francs-maçons d’autrefois », due alors à la plume de Jean Bossu. Nous vous proposons pour ce premier essai un portrait d’un homme extraordinaire et d’un Maçon convaincu : le Chanoine Pingré. »
(Extrait de la revue Renaissance Traditionnelle)