Martinès de Pasqually et Jean-Baptiste Willermoz – Vie, doctrine et pratiques théurgiques de l’Ordre des Chevaliers Maçons Élus Coëns de l’Univers, Une relation initiatique à l’origine du Régime Écossais Rectifié
Sommaire
Présentation de l’éditeur
« L’histoire de la relation qui s’est établie entre Jean-Baptiste Willermoz (1730- 1824) et Martinès de Pasqually († 1774), débute en avril 1767, année où les deux hommes vont se rencontrer, lors de la réception dans l’Ordre des Élus Coëns du futur fondateur du « Régime Écossais Rectifié », époque où « l’Ordre des Chevaliers Maçons Élus Coëns de l’Univers », dont Martinès était le Grand Souverain, venait d’installer à l’équinoxe de printemps à l’Orient de Versailles sa plus haute instance, c’est-à-dire son « Tribunal Souverain ».
À compter de cette date, Jean Baptiste Willermoz va découvrir auprès de Martinès, jusqu’en septembre 1774 où ce dernier quitta ce monde à Port-au- Prince, un ambitieux programme visant à la « réintégration des êtres dans leurs premières propriétés, vertus et puissance spirituelles divines », de même qu’une doctrine spirituelle absolument originale, gravissant tous les degrés initiatiques jusqu’à celui, ultime, de Réaux-Croix, trouvant dans « l’Ordre des Chevaliers Maçons Élus Coëns de l’Univers », ce qu’il avait toujours attendu en matière de connaissances, et de surcroît la confirmation de ses espérances à propos des « mystères » subsistant au sein de la franc-maçonnerie.
Ainsi que le montre la présente étude – en utilisant exclusivement, et de façon inédite, comme source unique de référence la correspondance échangée entre les deux hommes, et non en la résumant ou en s’en inspirant pour en reconstituer le récit, afin de permettre aux lecteurs d’accéder véritablement à la réalité effective de cette relation initiatique –, l’attachement et l’intérêt de Jean-Baptiste Willermoz pour la doctrine et les pratiques enseignées par Martinès de Pasqually vont dès lors se traduire par sept années d’une relation étroite (1767-1774), certes parfois délicate et traversée par des doutes et des innombrables questions, mais toujours motivée par un souci permanent d’approfondir, sans cesse, les fondements doctrinaux et « opératifs » délivrés par les Élus Coëns.
La théurgie cérémonielle participant du « culte primitif », transmise par Pasqually portant sur l’invocation des esprits et des puissances angéliques, puis, et surtout, l’étude de la doctrine de la « réintégration », devint ainsi l’activité́ secrète des futurs Chevaliers Bienfaisants de la Cité Sainte, qui, après la disparition des Élus Coëns, donnèrent naissance, lors du « Convent des Gaules » en 1778 à Lyon, au « Régime Écossais Rectifié », système maçonnique et chevaleresque qui devint, dès lors, en s’y « substituant » pour la suite des temps, le « conservatoire » providentiel et le « continuateur » véritable de la perspective initiatique « non apocryphe », c’est-à-dire authentique, rattachée dans l’invisible au « Haut et Saint Ordre », fonction que Martinès de Pasqually avait originellement dévolue à l’Ordre des Élus Coëns. »
Titre : Martinès de Pasqually et Jean-Baptiste Willermoz – Vie, doctrine et pratiques théurgiques de l’Ordre des Chevaliers Maçons Élus Coëns de l’Univers, Une relation initiatique à l’origine du Régime Écossais RectifiéAuteur : Jean-Marc Vivenza
Éditeur : Le Mercure Dauphinois
Publication : 2020, Grenoble
Nb. pages : 1128
ISBN : 978-2-35662-472-7
Table des matières
Introduction
Avertissement
I : Martinès de Pasqually – Vie, doctrine et pratiques théurgiques d’un étrange thaumaturge
- Vie et action de Martinès de Pasqually
- Martinès de Pasqually et la doctrine de la réintégration
- Origine, nature et pratique de la théurgie des Élus Coëns
II : Jean-Baptiste Willermoz – Un initié lyonnais au XVIIIe siècle
- Synthèse sur les travaux publiés autour de Jean-Baptiste Willermoz et de la franc-maçonnerie illuministe
- Un pieux catholique lyonnais gallican, marqué par l’augustinisme
- Le parcours en franc-maçonnerie de Jean-Baptiste Willermoz
III : La relation entre Martinès de Pasqually et Jean-Baptiste Willermoz (1767-1774)
- Les premiers temps du lien initiatique entre Martinès de Pasqually et Jean-Baptiste Willermoz, au printemps de l’année 1767
- Jean-Baptiste Willermoz lors de sa première année au sein des Élus Coëns
- Réception de Jean-Baptiste Willermoz en Réaux-Croix les 11, 12 et 13 mai 1768
- Jean-Baptiste Willermoz et les « opérations d’équinoxe » de septembre 1768
- Troubles sérieux survenus dans l’Ordre des Élus Coëns au cours de l’année 1769, premiers doutes de Jean-Baptiste Willermoz à l’égard de l’attitude de Martinès de Pasqually
- Période délicate lors de l’année 1770, tant pour Martinès sur le plan personnel, qu’en raison des questions suscitées par sa manière de diriger l’Ordre des Élus Coëns
- En 1771, au Maître « fantasque » et imprévisible, se substitue dans les échanges initiatiques avec Willermoz, un nouveau secrétaire du Grand Souverain : Louis-Claude de Saint-Martin
- Le Grand Souverain, qui délègue toujours à Saint-Martin sa correspondance, quitte Bordeaux en 1772, et s’embarque précipitamment à destination de Port-au-Prince sur l’île de Saint-Domingue
- Évolution de la situation de l’Ordre des Élus Coëns en 1773, Willermoz ayant dirigé son attention dès la fin de l’année précédente, en direction de la Stricte Observance en Allemagne en quête d’une structure maçonnique stable et organisée ; arrivée de Saint- Martin à Lyon
- Organisation à Lyon des Leçons aux Élus Coëns en 1774 ; constitution de la IIe Province d’Auvergne de la Stricte Observance ; voyage en Italie de Saint-Martin en juillet ; disparition à Saint-Domingue, le 20 septembre 1774, de Martinès de Pasqually
IV : Jean-Baptiste Willermoz après la disparition de Martinès de Pasqually – Le Temple de Lyon et la fin de l’Ordre des Élus Coëns (1775-1824)
- Activités du Temple de Lyon en 1775, année où l’on apprend la disparition de Martinès de Pasqually à Port-au-Prince
- Déclaration aux Élus Coëns de Versailles par Saint-Martin, en 1778, du nécessaire rejet de la « voie externe » ; réunion du Couvent des Gaules à Lyon, et institution, par Willermoz, de la classe secrète de la Grande Profession du Régime Écossais Rectifié
- Disparition, dès 1779, du premier successeur de Martinès, Caignet de Lester, remariage de la veuve de Martinès entraînant la fermeture du siège de l’Ordre, décisions en 1780, du dernier Grand Souverain, Sébastien de Las Casas, mise en sommeil des Temples Coëns
- Lente désagrégation, à partir de 1780, de l’Ordre des Élus Coëns, sa disparition en tant que structure organisée ; le Convent de Wilhelmsbad, en 1782, officialise la classe secrète de la Profession du Régime Écossais Rectifié ; engouement à Lyon, en 1783, pour le mesmérisme et le « magnétisme animal » ; révélations de l’Agent Inconnu, en 1785 et constitution de la « Société de l’Initiation »
- Confirmation de l’éloignement des lyonnais vis-à-vis des Coëns à partir de 1785 ; déception des espérances des émules sur le fils de Martinès ; intérêt de Mathias Du Bourg, en charge du Temple Coën de Toulouse, pour le magnétisme, rapport de jeunesse avec les Coëns de Mgr Philippe Du Bourg évêque de Limoges, exécution, en 1794 sous la Terreur, de Mathias Du Bourg, fin d’activité du Temple Coën de Toulouse.
- Réduction à l’état de Rite des Élus Coëns ; leur « chef » imaginaire après la disparition de Las Casas, prétentions honorifiques de Bacon de la Chevalerie et ses vues chimériques sur la survivance d’un « Souverain Maître » ; sens de la réception en 1813 par Willermoz de Frédéric-Rodolphe Saltzmann en « Grand Architecte » ; Willermoz en 1822 met fin à la transmission des Coëns en refusant d’ordonner de nouveaux Réaux-Croix ; ultimes allusions aux Élus Coëns ; avant de quitter ce monde Willermoz agit pour que soit sauvé le dépôt de la classe secrète du Régime Rectifié