Essais « grand public » ou romans à succès, les lecteurs sont aujourd’hui friands des livres sur les Templiers, leurs supposés secrets et leurs héritiers présumés. A rebours de ces « Best-seller », cette étude se propose de montrer comment naquit, dans les milieux maçonniques du XVIIIe siècle, l’idée que l’Ordre du Temple n’avait pas été totalement détruit et que les descendants de ses survivants, réunis au sein de sociétés secrètes, continuaient à détenir des connaissances de nature ésotérique.
L’enquête que l’on va conduire s’engage donc sur une route inverse de celle empruntée par nombre de succès de librairie. Mais ses résultats promettent d’être presque aussi étonnants. On va en effet découvrir comment a pu se constituer de toutes pièces, au siècle de Voltaire et de la saine raison, une légende promise à une grande rémanence dans l’imaginaire occidental moderne. Le mythe de la survivance secrète des Templiers, d’origine exclusivement maçonnique, a connu en trois siècles une diffusion dépassant largement l’univers des loges. Il s’agit d’un exemple curieux où la Maçonnerie est la source directe d’une figure devenue classique de l’imaginaire occidental. L’auteur retrace les étapes de la formation du mythe en exploitant des fonds jusque-là inexplorés, comme les fameuses « Archives russes » ces documents volés pendant la guerre et restitués en 2001 à la bibliothèque du Grand Orient de France.
Cette étude se propose aussi d’explorer les origines et les premières années de la Chevalerie maçonnique. Elle veut ainsi montrer combien les loges ont été l’une des « sources occultes du romantisme ». Les loges du XVIIIe siècle sont un phénomène complexe, polymorphe… et paradoxal. Leurs huis clos abritent à la fois les échos des idées nouvelles et les vestiges de traditions séculaires. Certains « hauts grades » ne peuvent se comprendre que lorsqu’on les inscrit dans les idées, les rêves et les spéculations que la chevalerie ne cessa de susciter depuis sa disparition à la fin du Moyen Âge. Au cœur du siècle des Lumières, la Franc-maçonnerie offrira un cadre accueillant à ceux qui voulaient redonner corps à une tradition alliant action et spiritualité. Cette tentative de reconstruction d’une voie chevaleresque utilisa d’ailleurs des éléments très anciens.
Titre : La Chevalerie Maçonnique, Franc-maçonnerie, imaginaire chevaleresque et légende templière au siècle des Lumières
Auteur : Pierre Mollier
Editeur : Dervy, coll. « Renaissance Traditionnelle »
Publication : 2005
Nb pages : 228 p.
ISBN : 2-84454-398-7
Sommaire
Préface : Roger Dachez
Introduction
I – La Chevalerie : de l’histoire à l’imaginaire
II – Franc-maçonnerie et imaginaire chevaleresque
III – Des Francs-Maçons aux Templiers : la constitution d’une légende au siècle des
Lumières
IV – Les « Chevaliers écossais » en 1743 : de Londres à Berlin ?
V – Ramsay et les « Chevaliers de l’Orient » à Paris dans les années 1740
VI – Militia Templi rediviva : les rituels de la Maçonnerie templière
Conclusion
Annexes
I : Des Compagnons Chevaliers au XVIe siècle ..
II : L’histoire des Templiers… telle qu’on la voyait au XVIIIe siècle
III : Les Templiers, l’Écosse et la Franc-maçonnerie
IV : Quand André-Michel de Ramsay devint vraiment chevalier
V : Un « archéo-Kadosh » en 1750 : L’Ordre Sublime des Chevaliers Élus
VI : Aux sources du 30e grade du R.E.A.A., le rituel de Chevalier Kadosh d’Étienne
Morin et du Rite de Perfection
Bibliographie