Numéro spécial de la revue L’Initiation Traditionnelle 2017
Il faut saluer ici la belle initiative de la revue L’Initiation Traditionnelle qui propose un numéro exceptionnel, en publiant la réédition d’une étude fondamentale. Il s’agit d’une série d’articles publiés par Robert Amadou en 1969 sur le Traité sur la réintégration des êtres. Cette série de trois articles propose notamment une exploration de la « figure universelle » qui permet d’aborder l’ensemble de la doctrine martiniste d’une manière particulièrement intéressante. Cette étude de Robert Amadou fut la première à présenter d’une manière aussi claire les grandes lignes de la doctrine de Martinès de Pasqually. Elle apporta à bien des lecteurs, des clés de compréhensions majeures sur la doctrine de Martinès de Pasqually. Il ne manque à cette étude qu’une réactualisation permettant de remplacer les références des citations du Traité de l’édition Charcornac, réputée pour ses coquilles, par celle publiée par Robert Amadou chez Diffusion Rosicrucienne d’après le manuscrit autographe de Louis-Claude de Saint-Martin.
Revue : L’initiation Traditionnelle
N°: Numéro spécial
Publication : Octobre 2017
Nb pages : 88 p.
ISSN : 2267-4136
Édito de la revue L’Initiation Traditionnelle 2017 (extrait)
« Ce magnifique travail de Robert Amadou est paru pour la première fois dans les numéros 1, 2 et 3 de 1969 de la revue L’Initiation. Puis il a été republié dans les numéros 2 et 3 de 2017 de la revue L’Initiation Traditionnelle.
Au vu de l’importance de ce texte, fondamental pour tous les martinistes et aussi de toute évidence pour les maçons de Régime Ecossais Rectifié, il nous a paru judicieux d’en faire un numéro spécial qui permet au chercheur d’y accéder d’un seul bloc.
En effet, ce travail donne les clefs indispensables à une bonne lecture et une saine compréhension du Traité sur la Réintégration des Êtres dans leur première propriété, vertu et puissance spirituelle divine de Martines de Pasqually. C’est en cela qu’il est remarquable et que nous sommes tant redevable à Robert Amadou.
Précisons que, bien qu’annoncées dans le sommaire initial, les parties : « V – L’homme : théognosie et théurgie » et « Conclusion : Martines, le judéo-chrétien » n’ont jamais été publiées. Par ailleurs, malgré nos efforts, nous ne les avons pas trouvées. Peut-être n’ont-elles jamais été écrites par Robert Amadou ou peut-être les découvrira-t-on un jour ?
La Rédaction »
Introduction à Martines de Pasqually par Robert Amadou
J’invite le lecteur au royaume idéal de Martines de Pasqually. Ce royaume semble souventes fois si étrange qu’on redoute de s’y aventurer, et impossible alors de jamais comprendre Saint-Martin, Willermoz, ni aucune forme du martinisme. Et la vérité demeure un peu plus lointaine. Martines ne se livre certes qu’aux tenaces, aux acharnés ; à ceux qui plongent dans ses écrits visqueux en surface et limpides au fond jusqu’à temps d’y savoir nager, et au risque d’une noyade.
Mais il faut, lecteur, commencer. Et puisqu’il faut commencer, et que ma seule ambition est d’accrocher l’amorce, familiarisons-nous d’abord avec les notions, les mots, les images surtout qui hantèrent Martines et, par contagion autant que par leçon, ses disciples. Voilà quel est mon seul but, et c’est pourquoi j’ai conservé au maximum ces mots et ces images, tandis que j’essayais de résumer et de coordonner ces notions. À la même fin, j’ai proposé beaucoup d’errements et plusieurs fois fait jouer, grâce à des raisonnements diversement conduits, les articulations par lesquelles s’organisent les thèmes majeurs qui forment l’armature du système.
Cependant, j’avertis : du Traité point une métaphysique insensée. Un commerce assez long en dégage les lignes de faîte, même une structure, des pans d’équerre bien jointoyés. (Je parle à la fois du Traité et de sa métaphysique). Mais le plan parfait échappe. Martines lui-même ne l’avait pas tiré. Le pouvait-il ?
La pensée de Martines foisonne d’énigmes, d’incohérences et de contradictions. C’est la faute de son tempérament et de ses objets accordés. Quand ce visionnaire s’oblige à raisonner, la grâce lui défaille. Jetées du plan de l’imaginative à celui de l’entendement, les réalités oniroïdes se disloquent en mots. Comment fixer le dynamisme universel dans une page d’écriture ? Comment énoncer chronologiquement (et qui énonce subit le temps) des faits qui sont aussi des mythes ; traduire logiquement (et qui parle subit la logique) des rapports de forces vives ? Martines a essayé, pour mettre l’escabeau.
Il a essayé dans une langue à lui très étrangère, sous un enthousiasme et des influences externes qui le condamnaient aux lapsus et aux reprises saccadées, souvent au charabia.
À chacun, que le Traité provoque, d’essayer à son tour, comme j’ai pris le mien. Car le problème du Traité est commun à l’auteur, à l’analyste et aux lecteurs : comprendre la réintégration.
C’est, au vrai, le problème de tout gnostique, maître, compagnon ou apprenti, qui ratiocine. Problème insoluble, sauf à le poser autrement, pour que la gnose y aille si l’intelligence n’y peut aller. Mais avant de comprendre la réintégration autrement, ou plutôt vraiment, c’est-à-dire de la voir, la sentir et la vivre, il faut l’expliquer autant que possible : en matière de prodrome, Martines, disais-je, y a travaillé ; et, dans son sillage, Saint-Martin et Willermoz et d’autres martinistes. Ils ne lui furent pas toujours fidèles ? Tant mieux ou tant pis. C’est selon. Ce sera à voir. Quant aux pages suivantes, leur propos est limité quoique leur ambition déborde : elles tentent d’expliquer un peu le Traité qui tente d’expliquer la réintégration. Elles veulent introduire à Martines de Pasqually. » Robert Amadou (extrait de l’Avant-Propos)
Sommaire du numéro spécial de 2017
(87 pages.)
AVANT-PROPOS : MARTINES, LE GNOSTIQUE
I – GENESES EN RACCOURCI
II – ESPRIT DES CHOSES ET CHOSES DE L’ESPRIT
III – EXPLORATION DE LA « FIGURE UNIVERSELLE »
1.LE DIVIN
2.LE SURCELESTE
3.L’AXE FEU CENTRAL
4.LE CELESTE
5.LE TERRESTRE
6.LE CORPS TERRESTRE DU MINEUR
IV – DES LOIS IMMUABLES, OU REGISTRE DES NOMBRES COETERNELS
V – L’HOMME : THEOGNOSIE ET THEURGIE *
CONCLUSION : MARTINES, LE JUDEO-CHRETIEN *
* : Ces deux parties n’ont pas été publiées