Gérard Gendet nous propose ici l’une des études les plus complètes jamais consacrées au Traité de la Réintégration des êtres dans leurs premières propriétés, vertus et puissance spirituelles et divines.
Ce livre a obtenu le prix Jean-François Var, décerné lors des 1res Rencontres Spirituelles et Initiatiques du 23 mars 2024, à Paris.
Présentation de l’éditeur
Cet ouvrage développe une analyse très approfondie du Traité de la Réintégration des êtres dans leurs premières propriétés, vertus et puissances spirituelles et divines de Martinès de Pasqually. Franc-maçon, thaumaturge, fondateur et grand souverain d’un ordre occulte à caractère mystique : l’Ordre des Chevaliers Maçons Élus Coëns de l’Univers. Particulièrement difficile à lire et compliqué à comprendre, le Traité, inachevé, concentre l’essentiel de sa théosophie qui s’inscrit dans le courant de l’Illuminisme de la seconde moitié du XVIIIe siècle.
Grâce à une approche méthodologique et une érudition remarquable, Gérard Gendet révèle toute la richesse de ce texte qui relève de l’ésotérisme chrétien, au sens défini par le professeur Antoine Faivre (1934-2021). Dans un souci de contextualisation, il l’insère de façon précise dans l’ambiance culturelle et religieuse du siècle des Lumières dont il subit les influences, en particulier celle du système figuriste formalisé par Jacques-Joseph Duguet (1649-1733), dernier grand exégète de l’école port-royaliste. Il met en évidence les préoccupations initiatiques et théurgiques en relation avec les rituels de l’Ordre. Il examine les diverses sources et influences dont le texte porte l’empreinte, spécialement une influence augustinienne qui est au centre de la spiritualité de l’époque. Il montre que l’auteur développe une théologie mystique perçue comme une remise en cause des dogmes, à l’écart de tout aspect confessionnel, enfin qu’il s’oppose à la philosophie et au matérialisme du siècle des Lumières.
L’herméneutique théosophique de Pasqually est une clé essentielle pour comprendre les ressorts profonds qui animent le Régime Écossais Rectifié, rite maçonnique fondé par Jean-Baptiste Willermoz et ses frères Coëns, dont le symbolisme et les instructions prolongent historiquement les conceptions théosophico-maçonniques de l’auteur du Traité ; et aucune étude de la pensée de Louis-Claude de Saint-Martin, une des plus éminentes figures de la théosophie chrétienne, qui ne fasse explicitement référence à ce texte comme point de départ de sa réflexion théorique.
En 2022, Gérard Gendet obtient le Diplôme de l’École Pratique des Hautes Études, section des Sciences religieuses, histoire des courants ésotériques modernes, mention très bien, pour la soutenance devant un jury de sa recherche sur le Traité de la Réintégration, objet de la présente publication.
Titre : Du Figurisme à l’Illuminisme, Le Traité de la réintégration des êtres de Martinès de Pasqually – La théosophie des élus coëns
Auteur : Gérard Gendet
Nombre de pages : 608
Éditeur : Les Éditions de la Tarente
Collection : Étienne Dolet
Dimensions : 16×24
Année de parution : 2023
ISBN : 978-2-494823-04-4
Voir la Table des matières de ce livre ci-dessous
Sommaire
Notes de lecture
Gérard Gendet nous propose ici l’une des études les plus complètes jamais consacrées au Traité de la Réintégration des êtres dans leurs premières propriétés, vertus et puissance spirituelles et divines. L’auteur de ce traité, Martinès de Pasqually, est le fondateur de l’Ordre des chevaliers maçons élus coëns de l’univers, l’un des systèmes de hauts grades maçonniques les plus étonnants de l’illuminisme, c’est-à-dire de l’ésotérisme du XVIIIe siècle.
Gérard Gendet nous présente d’abord cette période, celle de l’illuminisme, qui se développe parallèlement aux Lumières. Il nous donne également un aperçu de la biographie du théosophe thaumaturge que fut Martinès de Pasqually, Grand Souverain de l’Ordre des élus coëns. Réputé pour son obscurité, le Traité sur la réintégration utilise une formulation basée sur un recours systématique à des « types ». Pour Martinès de Pasqually, un type dit plus qu’un symbole, c’est « une figure réelle d’un fait passé, de même que d’un fait qui doit arriver sous peu de temps ». Le symbole « ne fait que donner des renseignements sur le type d’un événement à venir [ce dernier] annonce un événement infaillible et qui est sous le décret immuable du Créateur[1] Traité § 118. . »
C’est cette herméneutique théosophique que Gérard Gendet se propose d’aborder. Certes, d’autres auteurs, comme René Le Forestier, ont souligné l’importance du procédé narratif utilisé dans ce Traité, mais Gérard Gendet est le premier à se livrer à une étude systématique de la méthode employée par Martinès de Pasqually.
Renouant avec une pratique en usage depuis le début du christianisme, Martinès de Pasqually fonde sa méthode sur l’exégèse allégorique. À la suite de Philon et Clément d’Alexandrie, Origène, considéré comme le père de l’exégèse, avait poussé à l’extrême ce procédé censé mettre en évidence le sens spirituel caché sous le récit littéral de la Bible. Quel homme sensé, écrit Origène « pensera que le premier, le second et le troisième jour ont eu un soir et un matin alors qu’il n’y avait ni soleil, ni lune, ni étoiles ? Qui est assez faible d’esprit pour penser que Dieu, à la manière d’un cultivateur a planté le paradis à l’Orient et a fait dans ce paradis un arbre […] je pense que personne ne doute que ces choses, par une histoire apparente et non matériellement arrivée, signifient figurativement certains mystères » (De Princi. IV, 3, I).
Les Pères de l’Église voyaient là une méthode permettant d’expliquer les passages obscurs de l’Ancien Testament. Ils interprétaient ces récits comme des allégories, des figures, des « types » annonçant la mission du Christ. De son côté, Martinès de Pasqually, vois dans ces mystères l’histoire secrète de la Création. Pour lui, les épisodes bibliques relatant l’histoire d’Adam, d’Abel, de Caïn, de Noé, de Moïse, ou du Christ, sont autant de figures, de « types », renvoyant à un sens sacré, un sens ésotérique et mystique. Ils ont pour objet de décrire les interactions, les rapports qui existent entre Dieu l’homme et l’univers, d’instruire l’homme sur le but de son existence.
Devant l’importance accordée à la typologie par Martinès de Pasqually, Gérard Gendet s’est interrogé sur l’utilisation d’un tel procédé à une époque où l’approche historico-critique introduite par Spinoza (Traité théologico-politique, 1670) et par Richard Simon (Histoire critique du vieux Testament, 1678) avait détrôné l’exégèse allégorique. Gérard Gendet consacre donc une partie de son livre à exposer l’histoire de l’exégèse depuis ses origines. Il met en évidence le retour de cette pratique quelques années avant la fondation de l’Ordre des Chevaliers Maçons Élus Coëns. C’est l’abbé Jacques-Joseph Duguet (1649-1733) qui marque ce retour en publiant en 1716 ses Règles pour l’intelligence des Saintes Écritures. Duguet prend résolument parti contre l’approche historico-critique. On assiste bientôt à la naissance d’un courant appelé figurisme qui connait une certaine popularité. Gérard Gendet s’appuie sur les études de Catherine Maire, Hervé Savon et de Sébastien Drouin qui ont remis en lumière ce courant de pensée méconnu, qualifié parfois de second jansénisme. Il pense que l’importance accordée à la typologie dans le figurisme n’est sans doute pas totalement étrangère à son utilisation par Martinès de Pasqually. Cette question constitue l’axe sur lequel repose son livre : Du Figurisme à l’Illuminisme – Le Traité de la réintégration des êtres de Martinès de Pasqually, la théosophie des élus coëns. L’auteur mesure toutefois la distance qui sépare la doctrine des Élus coëns du figurisme (nous y reviendrons plus loin).
L’intérêt de l’étude de Gérard Gendet repose sur son analyse de la doctrine de Martinès de Pasqually. Il en aborde en effet tous les aspects, à commencer par sa cosmogonie, celle de l’émanation des premiers êtres spirituels dans l’immensité divine. Il expose les conséquences entrainées par la chute des premiers êtres, événement qui marque la sortie de l’éternité et l’apparition de l’espace et du temps avec la création des mondes surcéleste, céleste et terrestre. Il présente le rôle spécifique attribué à l’homme dans ce Tableau universel, où il est appelé à remplir le culte nécessaire à la réintégration, au rétablissement de l’équilibre de la création. L’auteur, qui maitrise parfaitement ce sujet complexe, ne se contente pas de citer des extraits du Traité, pour étayer ses propos. Il utilise aussi des textes de Louis-Claude de Saint-Martin et des instructions propres au Régime écossais rectifié qui permettent de préciser certains points doctrinaux. Il montre que sa méthode, fondée sur la typologie, est étayée par une arithmologie et une géométrie spirituelle qui constitue son armature (p. 236-252).
Un « Lexique des principaux termes du Traité » (p. 514-524) et un « Tableau symbolique des noms bibliques (p. 525-528) permettent au lecteur de se frayer un chemin parmi le foisonnement des « types » associés aux personnages les plus importants de la Bible, auxquels Martinès de Pasqually fait référence. Gérard Gendet s’intéresse également aux aspects théologiques de la théosophie de Martinès de Pasqually en relation avec l’augustinisme (le Dieu caché, le libre-arbitre, la Grâce, la prédestination… 5e partie, p. 439-480).
Cette étude d’une grande richesse aborde également la symbolique maçonnique associée à la doctrine de Martinès de Pasqually, éléments que Jean-Baptiste Willermoz a intégrés d’une manière subtile dans le Régime écossais rectifié. Loin de limiter son discours à un aspect purement didactique, Gérard Gendet souligne également la dimension initiatique de l’étude et de la lecture du Traité de la réintégration. Il souligne d’ailleurs que la doctrine de Martinès de Pasqually résulte d’une expérience visionnaire. Il rappelle les « Instructions de lectures » données par Willermoz en 1822 à Jean de Turckheim et ses conseils à Joseph de Maistre à propos de l’étude des Instructions aux Grands Profès (Annexe 2, p. 518-521).
En associant l’illuminisme, ou plus exactement la théosophie, qui est l’un de ses constituants, au figurisme, cette étude fait preuve d’originalité. Sans doute aurait-il été intéressant d’insister un peu plus sur les éléments qui permettent de situer Martinès de Pasqually dans le courant théosophique. En effet, comme le soulignait Antoine Faivre, l’une des trois caractéristiques de ce mouvement est la primauté accordée au mythique. La lecture des Écritures par les théosophes est en effet marquée par cette caractéristique. Sur ce point, le cas de Jacob Boehme est révélateur. Dans la préface de son Mysterium Magnum, il écrit que son but est d’expliquer comment il faut entendre les Écritures, car l’Ancien Testament est une allégorie du Nouveau. Boehme veut montrer « ce qu’il nous convient d’entendre par les histoires des saints patriarches », quel est « le sens des allégories de ces histoires ainsi rapportées et comment l’esprit de Dieu joua avec elles en ses enfants avant les temps de Christ »[2] Mysterium magnum ou commentaire explicatif du 1er livre de Moïse, « Préface de l’auteur », 1623 n° 12. . Toutes les périodes de ce monde, dit-il, ont été préfigurées comme en un mouvement d’horlogerie, telles qu’elles devaient se produire effectivement dans le temps. Elles se rapportent non seulement au monde intérieur et spirituel et au monde extérieur matériel, mais également à l’homme intérieur et à l’homme extérieur[3] Mysterium magnun, chap. 43, n° 53. . » La lecture allégorie de la Bible est présente chez tous les théosophes et la recherche du « sens interne » des écritures est l’élément qui sous-tend l’ensemble des œuvres d’Emmanuel Swedenborg (1688-1772). Rappelons que l’auteur des Arcanes célestes (1749) précède de quelques années Martinès de Pasqually. La lecture allégorique de la Bible par l’auteur du Traité relève donc en partie d’une pratique caractéristique des théosophes.
C’est d’ailleurs ce que leur reproche Diderot dans la notice qu’il a consacrée aux théosophes dans le Dictionnaire encyclopédique des arts et des sciences (1765, tome XVI, p. 253-262). Diderot termine son analyse en se moquant des théosophes, des hommes « d’une imagination ardente » qui « ont corrompu la Théologie, obscurci la Philosophie, et abusé de leurs connaissances chymiques ». Il ajoute « qu’il est difficile de prononcer s’ils ont plus nui que servi au progrès des connaissances humaines ».
Le dernier point que nous aimerions soulever c’est celui de la présence d’éléments relevant d’Origène dans la doctrine de Martinès de Pasqually. Cette piste, soulignée par Joseph de Maistre, comme le rappelle d’ailleurs Gérard Gendet, aurait mérité d’être présentée, ne serait-ce que pour la critiquer. Jean-Marc Vivenza s’est penché sur cette question intéressante dans La Doctrine de la réintégration des êtres, Martinès de Pasqually, Louis-Claude de Saint-Martin à la lumière de la pensée d’Origène[4] La Pierre Philosophale, 2012. en apportant des réflexions qui ne manquent pas d’intérêt. Dès 1881, Jacques François Denis s’était intéressé à cette question. Dans un ouvrage intitulé De la philosophie d’Origène[5] Jacques François Denis, De la philosophie d’Origène, Paris, 1884, Imprimerie Nationale. Nous remercions Jean-Louis Boutin de nous avoir indiqué cette référence totalement ignorée par les historiens. , étude couronnée par l’Institut en 1881 (prix Victor Cousin, sous la direction d’Adolphe Franck). Cette étude volumineuse est consacrée à la doctrine du père de la typologie allégorique. Elle s’intéresse aux sources d’Origène, aux caractéristiques de ses théories et la circulation de ses idées au cours des siècles. Denis évoque d’ailleurs le rôle des ouvrages de Pierre Halloix, Origines defendus (1648) et de Pierre-Daniel Huet, Origeniana (1686), deux auteurs auxquels s’est intéressé l’abbé Duguet, le promoteur du figurisme[6] Richard Simon voyait en Pierre Halloix celui qui a défendu Origène avec le plus de zèle après Pic de la Mirandole et recommandait l’Origeniana de Huet à ceux qui veulent aborder son étude (« Réflexions sur Origène et sur les différentes éditions de ses ouvrages », Lettres choisies de M. Simon, où l’on trouve un grand nombre de faits, anecdotes de littérature, Paris, 1733. .
Le dixième chapitre du livre de Jacques François Denis est consacré à la période du « VIe siècle jusque dans les temps modernes ». Il souligne le cas de quelques théosophes, comme Jacob Boehme, Pierre Poiret (que le Chevalier de Ramsay va fréquenter) et de Swedenborg, chez qui se sont glissées des idées d’Origène. Il s’arrête plus longuement sur le cas de Louis-Claude de Saint-Martin en montrant la parenté de certaines de ses idées avec celles d’Origène (p. 596-611). Le philosophe inconnu, écrit-il, croyait ouvrir une voie nouvelle et ne s’apercevait pas qu’il reprenait celle des Pères de l’Église. Constatant les points communs et les divergences entre la pensée de Saint-Martin et celle d’Origène, il se demande si le Philosophe inconnu a eu une connaissance personnelle des œuvres d’Origène ou « s’il ne les tiendrait pas de son premier maître en spiritualité, Martinès Pasqualis, qui les tenait lui-même des traditions occultes de sa race[7] p. 607. ». Au bout du compte, Denis pense que si « quelques-unes de ses idées [celles d’Origène] se sont glissées dans Jacob Bœhm, dans Poiret, dans Saint-Martin ; son système leur est resté étranger »[8] p. 611. .
Dans son rapport sur « les mémoires présentés pour concourir au prix Victor Cousin », Adolphe Franck approuve les observations de Denis sur les théosophes :
« Que de choses, dit-il, dans les nombreux et indigestes ouvrages de Swedenborg, font penser à Origène : la méthode allégorique, les esprits de tout ordre […] Il n’y a aucune invraisemblance à lui attribuer la connaissance, sinon des livres grecs d’Origène, au moins du Periarchon [Traité des principes]. Autant en dirons-nous de Martines Pasqually et de Saint-Martin le Philosophe Inconnu. Sans doute Martinez Pasqualis était d’origine israélite et l’on avait pu, dans la vie mystérieuse que la persécution avait développée autour de lui, lui enseigner la kabbale ; mais il avait été élevé à professer ostensiblement le christianisme, et son traité de la Réintégration des êtres porte la trace des deux origines. Il ressemble beaucoup par le style et par la mise en scène au livre apocryphe dont Origène cite de nombreux fragments. Par le fonds, il rappelle Origène lui-même[9] Séances et travaux de l’Académie des sciences morales et politiques (Institut de France, Compte-rendu par M. Ch. Vergé sous la direction de M. Mignet, secrétaire perpétuel de l’Académie, 42e année, tome XVIIIe, 1882 « Rapport de la section de philosophie sur les Mémoires présentées pour concourir au prix Victor Cousin », Adolphe Franck, p. 108. . »
Pour ce qui est de Louis-Claude de Saint-Martin, il précise :
« […] On trouve dans ses livres les doctrines les plus caractéristiques de l’origénisme : la perfection primitive des âmes, leur chute par la liberté, leur réintégration à la fois par la liberté et par la force que leur prête le Réparateur, les incorporations successives comme moyen de purification, le salut universel, la transfiguration de la matière, la destruction de l’enfer, l’abolition du mal. Ces idées ne viendraient-elles pas indirectement de la source où tant d’autres les ont puisées avant l’auteur de L’homme de désir et du Ministère de l’homme-esprit[10] Ibidem. ? »
Les remarques d’Adolphe Franck sont particulièrement intéressantes dans la mesure où il n’avait pas soulevé ces questions dans ses propres études sur Martinès de Pasqually publiées entre 1844 et 1866, notamment dans La Philosophie mystique en France à la fin du XVIIIe siècle, Saint-Martin et son maître Martinès de Pasqually, (Germer Baillère, 1866). C’est dans cet ouvrage que fut publié pour la première fois un extrait du Traité sur la réintégration[11] Il en propose les vingt-six premiers feuillets (p. 204-226). Il faudra attendre 1899 pour disposer de la première édition complète du Traité, par Renée Philippon chez Chacornac. . Ces éléments ne nous semblent pas à négliger pour s’interroger sur la présence de quelques idées relevant de l’origénisme dans le Traité de Martinès de Pasqually.
L’absence de ces éléments n’enlève rien à l’importance et à l’originalité de l’étude publiée par Gérard Gendet. L’approche qu’il a utilisée permet de replacer l’œuvre de Martinès de Pasqually dans le contexte religieux de son époque. Il serait en effet étonnant que le fondateur de l’Ordre des élus coëns n’ai pas été sensible à l’influence du figurisme. Gérard Gendet apporte ici une étude d’une grande richesse, permettant de mieux comprendre la doctrine et la symbolique mise en œuvre par Martinès de Pasqually. Une étude indispensable pour aborder la lecture du Traité sur la réintégration des êtres.
Dominique Clairembault
10/11/2023
Table des matières
Remerciements, p. 9
Avertissements, p. 11
INTRODUCTION
- Illuminisme, franc-maçonnerie et théurgie au XVIIIe siècle, p. 15
- Biographie résumée de Martinès de Pasqually, p. 25
- Introduction à la théosophie Martinésiste et au Traité de la Réintégration, p. 32
- Difficultés rencontrées, p. 49
- Comment lire le Traité ? p. 73
- Méthodologie, p. 94
- Plan de l’ouvrage, p. 97
PREMIÈRE PARTIE : Aperçus sur l’exégèse allégorique et ses évolutions au siècle des Lumières, p. 101
Chapitre 1 : L’exégèse allégorique et ses interprétations modernes, p. 102
- Allégorie. Type. Figure. Définitions, p. 103
- Allégorie et exégèse allégorique, p. 105
- Allégorisme, figurisme, typologie et christianisme, p. 106
- Modes de diffusion de l’exégèse allégorique, p. 109
- L’interprétation allégorique à l’Âge classique, p. 112
- Sens littéral et sens spirituel, p. 113
- Le double sens littéral, p. 119
- L’autorité des Pères en question, p. 123
Chapitre II : Le Figurisme, p. 127
- Jacques-Joseph Duguet et « le livre des Règles », p. 129
- Les réfutations, p. 136
Chapitre III : L’exégèse allégorique et son héritage au Siècle des Lumières, p. 143
- Voyages imaginaires et Utopies, p. 146
- L’Académie Royale des Inscriptions et Belles-Lettres, p. 147
- Nicolas-Antoine Boulanger, p. 152
- La critique de la typologie biblique, p. 155
Chapitre IV : Du Figurisme à l’Illuminisme, p. 160
- Le système figuriste d’interprétation de la Sainte Écriture, p. 162
- Les figures en théosophie chrétienne, p. 165
DEUXIÈME PARTIE : Le Traité à la lumière de l’exégèse figurative, p. 187
Chapitre I : Le système des figures appliqué au Traité, p. 188
- Le Christ est figuré dans l’Ancien Testament, p. 189
- Tout est transposé, tout est spiritualisé, p. 223
- Cette exégèse est en même temps scientifique, p. 235
- Cette exégèse est productive, créatrice, p. 253
- L’exégèse figurative travaille sans cesse à tout actualiser, p. 258
- Une théologie de l’histoire, p. 269
Chapitre II : La seconde postérité de Noé, p. 274
- Résumé, p. 274
- La Sagesse, p. 278
- Une multiplication des rapports, p. 282
TROISIÈME PARTIE : Franc-maçonnerie, théurgie et initiation, p. 293
Chapitre I : Le Traité et le symbolisme maçonnique, p. 295
- Une instruction maçonnique, p. 295
- Le Temple, type universel, p. 301
- Modèles et noms symboliques, p. 311
- La transmission, p. 318
Chapitre II : Le Traité et la magie cérémonielle, p. 312
- Martinès thaumaturge, p. 322
- Le grand culte divin, p. 325
- La pratique cérémonielle, p. 327
Chapitre III : Le Traitée et l’initiation, p. 336
- Un enseignement initiatique, p. 336
- Le christianisme est une initiation, p. 344
Chapitre IV : Du Traité aux Instructions des Profès et Grands Profès, p. 348
QUATRIÈME PARTIE : Sources et influences, p. 351
Chapitre I : La littérature mystique, p. 353
- Une mystique du cœur, p. 353
- Madame Guyon, p. 357
Chapitre II : Ramsay, les Voyages de Cyrus et l’idéal chevaleresque, p. 360
Chapitre III : Des influences maçonniques, p. 365
- Les Constitutions d’Anderson, p. 365
- La double doctrine, p. 369
Chapitre IV : L’héritage de la Renaissance, p. 377
- La philosophie occulte, p. 377
- La littérature hermético-kabbalistique, p. 380
- L’ombre d’Hermès Trismégiste, p. 383
- Platonisme, Pseudo-Denys, Gnosticisme et Kabbale, p. 391
Chapitre V : La littérature apocalyptique et pseudépigraphique, p. 406
- La littérature apocalyptique, p. 406
- La littérature pseudépigraphique, p. 410
Chapitre VI : L’Épître aux Hébreux, p. 414
Chapitre VII : L’augustinisme, p. 420
Chapitre VIII : Influences « figuristes », p. 430
CINQUIÈME PARTIE : Une théologie chrétienne à caractère théosophique, p. 439
- Le Dieu caché, p. 441
- La Trinité, p. 443
- Le péché originel et l’origine du mal, p. 448
- Le libre-arbitre, p. 451
- La volonté, p. 453
- Grâce et prédestination, p. 455
- La Foi et les œuvres, p. 460
- Corps glorieux et Résurrection, p. 463
- L’Israël spirituel, p. 465
- Temps eschatologique et le retour des Juifs, p. 467
- La préexistence de l’âme, p. 471
- Réconciliation et Réintégration, p. 474
SIXIÈME PARTIE : Perspectives, p. 481
- La Bienfaisance, p. 481
- Le christianisme transcendant, p. 490
- Le Traité en son siècle, p. 493
ANNEXES, p. 513
- 1 : Table du Traité, p. 514
- 2: Instructions de lecture, p. 518
- 3 : Lexique des principaux termes du Traité, p. 522
- 4 : Tableau symbolique des noms bibliques, p. 525
- 5 : Questions doctrinales, p. 529
- 6 : Le Tabernacle, p. 531
- 7 : L’exhortation de Noé aux rescapés du Déluge, p. 533
- 8 : Le Tableau Universel, p. 535
- 9 : Les douze Règles de Duguet, p. 536
- 10 : « Allégorie » et « Type » selon l’Encyclopédie, p. 538
- 11 : « Le figurisme », selon le dictionnaire de Théologie Catholique, p. 546
BIBLIOGRAPHIE, p. 549
INDEX, p. 577
Notes :