« Dans toutes les circonstances de ma vie temporelle, j’ai eu l’apparence de la prospérité et la réalité de l’infortune. Dans ma carrière spirituelle, j’ai éprouvé souvent le contraire. J’y ai eu des tribulations épouvantables en apparence, et des consolations inexplicables en réalité ; la raison de cela est conforme à l’ordre. Il faut que les choses temporelles qui ne sont que vides, et qui ne vivent que par l’extérieur, montrent partout un extérieur vif et un centre mort, tandis que les choses spirituelles, en se revêtant des enveloppes de notre région, doivent offrir un extérieur mort et un centre vif. Voila pourquoi la joie des sages est inconnue au vulgaire et ne peut être vraiment sentie que de Dieu à l’homme. »
Louis-Claude de Saint-Martin, Mon livre vert, texte établi et publié pour la première fois par Robert Amadou, Cariscript, 1991, n° 852.