Comme le précise Jacques Matter (1791-1864) dans sa préface : « Après les brillantes appréciations de Saint-Martin par Chateaubriand et madame de Staël, par M. de Maistre et M. Cousin, il n’est plus nécessaire de rien ajouter sur l’importance du rôle que le « philosophe inconnu » a joué dans l’histoire de la pensée sur la fin du dernier siècle et au commencement du nôtre. S’il y avait eu quelque hésitation encore, le savant commentaire de M. de Baader, les réflexions critiques de M. Moreau, l’éloquente thèse de M. Caro, et la charmante esquisse de M. Sainte-Beuve, auraient certainement achevé de la vaincre.
Cependant, Saint-Martin n’a pas encore pris dans l’histoire de la littérature moderne la place qui lui est due, et l’on peut dire, à peu près sans exagération, qu’il est demeuré pour le monde ce pour qui il s’est donné, le philosophe inconnu.
Sans doute, sa doctrine est exposée dans ses nombreux volumes ; mais elle ne l’est pas entièrement, il s’en faut beaucoup ; et elle ne l’est pas clairement, il s’en faut davantage. Quelques-uns de ses écrits, récemment publiés, et d’autres encore inédits, sont indéchiffrés, sinon indéchiffrables ; et, dans sa correspondance intime, on entrevoit partout qu’il avait des points de doctrine réservés, même à l’égard du plus avancé d’entre tous ses disciples.
Ce qui restait tout à fait obscur jusqu’ici, c’étaient les véritables origines de la doctrine de Saint-Martin, et ce qu’il était impossible d’entreprendre, c’était de faire le départ entre son enseignement propre et celui de son maître dom Martinès de Pasqually, dont rien, pas une page, n’était connu du public. On ignorait donc à peu près au même degré le premier commencement et les derniers résultats de tout ce vaste ensemble de spéculations, les unes de pure philosophie, les autres de morale et de politique, d’autres encore de mysticisme et de théosophie, spéculations qu’avec un peu d’ambition pour Saint-Martin, on pourrait appeler son système. La vie du personnage était voilée des mêmes mystères que sa pensée. »
Utilisant une documentation inédite, Jacques Matter nous fait découvrir ces mystères. Même si sur certains points, cette étude publiée pour la première fois en 1862, possède quelques lacunes, elle reste jusqu’à ce jour la plus complète pour découvrir la vie et l’œuvre du Philosophe inconnu.
Auteur : Jacques Matter
Editeur : Diffusion Rosicrucienne
Parution : 1992
Nb pages : 429 pages
ISBN : 2-908534-14-2