Présentation de l’éditeur :
La présente étude, ici proposée en une nouvelle édition, revue et augmentée, fut à l’origine conçue comme une simple réponse à une situation relativement paradoxale qui s’était durablement installée au sein des structures pratiquant le Rite Écossais Rectifié en France, et dont il nous apparaissait évident qu’elle n’était plus acceptable, ni d’ailleurs fondée en validité.
En effet, en cette période antérieure qui date désormais de plusieurs décennies et nous ramène au troisième tiers du siècle dernier, les thèses et analyses de René Guénon (1886-1951), régnaient de façon incontestée et incontestable dans certains milieux traditionnels – en particulier les domaines maçonniques rectifiés placés sous l’influence des ouvrages et de la charge de Grand Prieur exercée par Jean Granger dit « Tourniac » (1919-1995), où de nombreux admirateurs de l’auteur du Symbolisme de la croix y étaient alors légions –, milieux où le corpus théorique guénonien était parvenu en beaucoup « d’Orients » à s’imposer en tant que boussole unique, invariante et infaillible de la vie initiatique.
Titre : René Guénon et le Régime écossais rectifié
Sous-titre : Éclaircissements au sujet des méprises et incompréhension de Guénon, et de ses disciples, à l’égard de la doctrine des Élus coëns, de l’Ordre des Chevaliers Bienfaisants de la Cité Sainte, et de la théosophie de Louis-Claude de Saint-Martin, édition 2019 revue et augmentée
Auteur : Jean-Marc Vivenza
Éditeur : La Pierre Philosophale
Publication : 2019, Hyères,
Nb. pages : 328 p.
N° ISBN : 978-2-36353-052-3
Note de lecture :
Cette publication est une nouvelle édition, revue et largement augmentée, de l’ouvrage publié par Jean-Marc Vivenza en 2007 aux éditions du Simorgh. Si la première ne comportait que 140 pages, cette nouvelle version n’en comporte pas moins de 328.
En 1913 et 1914, René Guénon publiait dans La France anti-maçonnique plusieurs articles virulents à l’encontre du Rite écossais rectifié. Jean-Marc Vivenza se propose ici de revenir sur ces critiques, soulignant les erreurs de cet auteur à propos des origines de cet ordre et de ses sources.
René Guénon, tout comme ceux qui se réclament de son œuvre, considère en effet que la doctrine de Martinès de Pasqually, la théosophie du Philosophe inconnu et la réforme élaborée par Jean-Baptiste Willermoz sont entachées d’éléments les excluant des sphères réservées de la « Tradition ». Pour Jean-Marc Vivenza, c’est au contraire ce courant spécifique au sein de l’ésotérisme chrétien qui est sans doute le plus clairement autorisé à pouvoir se revendiquer d’une véritable authenticité.
Il montre que l’attitude surprenante de René Guénon est sous-tendue par une méconnaissance des fondements du christianisme et de la mystique chrétienne. L’examen des arguments présentés par Guénon révèle également qu’ils reposent sur une relative incompréhension de l’histoire, de la structure et de la doctrine du Rite écossais rectifié.
Comme le précise fort justement Jean-Marc Vivenza, cet ordre a hérité d’une partie importante de la doctrine de Martinès de Pasqually. En effet, Jean-Baptiste Willermoz a judicieusement adapté et transposé les théories de ce dernier. Pour Jean-Marc Vivenza, le Régime écossais rectifié est une « métamorphose » de l’Ordre des Élus coëns (sans sa théurgie) et il était important de le rappeler.
Dans ce livre, Jean-Marc Vivenza s’attarde sur les jugements de Guénon à propos de la doctrine martiniste. Pour lui, cette dernière est marquée par une certaine tendance au dualisme. Jean-Marc Vivenza montre que si la doctrine martiniste n’a rien à voir avec le manichéisme, elle reste cohérente par rapport à la tradition chrétienne, tout comme avec les grandes lignes des principes énoncés par les Pères de l’Église.
Pour ce qui est des jugements de Guénon à l’encontre de Saint-Martin, Jean-Marie Vivenza souligne avec justesse sa méconnaissance des écrits du Philosophe inconnu, tout comme de ceux relevant de la mystique chrétienne en général. Comme il le précise, cette position est d’autant plus étonnante que Guénon avait par ailleurs une certaine admiration pour Jacob Boehme, dont Saint-Martin fut le promoteur.
Comme à son habitude, Jean-Marc Vivenza ponctue son ouvrage de très longues notes. Le lecteur devra parfois s‘armer de patience pour les distinguer d’avec le texte principal (une photocomposition plus uniforme aurait aidé le lecteur, et on ne comprend pas pourquoi le texte est composé en partie en simple interligne puis en double interligne). Si les notes de bas de page semblent parfois trop abondantes et parfois trop longues, elles contiennent pourtant des informations toujours intéressantes. Malgré quelques redites, cet ouvrage va au-delà d’une simple critique de la position de René Guénon à propos du martinisme et permet de mettre en évidence nombre de points de théosophie de Martinès de Pasqually. Le sommaire de l’ouvrage ne comportant pas de renvoi aux numéros des pages, nous avons ajouté ces éléments dans le sommaire ci-dessous.
Dominique Clairembault, 24 mai 2019
Sommaire 2e édition
Avant-propos à la 2e édition (2019)
I. Contexte de l’écriture de ce livre, p. 19
II. Précisions au sujet des polémiques suscitées par l’analyse des erreurs formulées par René Guénon à l’égard du Régime Écossais Rectifié, p. 23
III. Résumé des objections formulées à l’encontre des analyses portant sur les erreurs de René Guénon, p. 32
IV. Pourquoi le Régime Écossais Rectifié est-il réellement une « métamorphose » des Élus Coëns ? , p. 34
a) Le Régime Écossais Rectifié et sa nature « non-apocryphe »
b) Le Régime Écossais Rectifié est le témoin du « Haut et Saint Ordre »
V. Preuve de l’évidente ignorance de René Guénon au sujet de l’architecture organisationnelle du Régime Écossais Rectifié, p. 44
a) Les trois autres erreurs grossières de René Guénon concernant les Classes du Régime Écossais Rectifié
b) Mise en lumière des quatre affirmations fautives soutenues par René Guénon
VI. René Guénon s’est fait aveugle volontaire sur la réalité de « la transmission de l’influence spirituelle » et la valeur des connaissances des Élus Coëns, p. 58
VII. Division originelle entre la tradition de « Caïn » et celle « d’Abel » , p. 80
VIII. Le juste rejet par Willermoz de « Tubalcaïn » au profit de « Phaleg », dans la continuité de l’enseignement de Martinès, p. 84
IX. René Guénon et la prétendue « voie incomplète », « passive » et « mystique » de Louis-Claude de Saint-Martin, p. 91
a) Origine de l’antimysticisme de René Guénon
b) Louis-Claude de Saint-Martin, victime de l’ignorance de René Guénon des lumières de la tradition spirituelle occidentale
c) L’aveuglement de René Guénon dans sa surenchère antimystique
René Guénon et le Régime Écossais Rectifié Édition 2019 revue et augmentée
Introduction, p. 115
a) Incompréhensible prévention et hostilité de René Guénon, à l’égard Martinès de Pasqually, Jean-Baptiste Willermoz et Louis-Claude de Saint-Martin
b) Place, rôle et fonction essentielle de « l’ésotérisme chrétien »
c) L’ésotérisme est la discipline de la connaissance sacrée en tant que « révélation de la Révélation »
I – La manifeste erreur de Guénon au sujet du Régime Écossais Rectifié, p. 151
a) Un étonnant parcours spirituel
b) Une erreur porteuse d’une durable incompréhension
II -Une tragique méconnaissance de la structure intérieure du Régime Écossais Rectifié, p. 163
III – La reproduction, par ses disciples, de l’initiale erreur de Guénon, p. 171
IV – Le nécessaire rappel des faits, p. 179
V – Une stupéfiante ignorance de la nature des travaux des Élus Coëns, p. 191
a) Les affirmations gratuites et infondées de Guénon
b) Nature et objet du sacerdoce primitif
c) La perspective universelle de la « Réintégration »
VI – De la prétendue « non-orthodoxie » des conceptions martinésiennes et willermoziennes, p. 209
a) La conception négative de la matière et les bases doctrinales martinésiennes
b) L’anthropologie déficiente et lacunaire de René Guénon
c) La « nécessité » dans la conception cosmogonique de Martinès de Pasqually
d) Origène comme source doctrinale de Martinès
e) Le Régime Écossais Rectifié et les initiations de métier
f) L’authentique « hermétisme » spirituel
g) Les deux natures et la vie selon « l’Esprit »
h) Caractère double de la « Tradition », et les lignées antagonistes de « Caïn » et « Abel »
i) La « Tradition » spirituelle et sacerdotale véritable
VII – L’incroyable confusion de Guénon vis-à-vis de la théosophie « saint-martiniste », p. 247
a) Aveuglement de René Guénon à l’égard des sources théosophiques de Louis-Claude de Saint-Martin
b) Louis-Claude de Saint-Martin et Jacob Boehme
c) Ignorance de la part de Guénon des éléments spécifiques de la voie « ascétique et mystique »
Conclusion, p. 269.
Annexes
I : « Un projet de Joseph de Maistre pour l’union des peuples », René Guénon, Vers l’Unité, mars 1927, p. 283
II : « Un nouveau livre sur l’Ordre des Élus Coëns » René Guénon, Le Voile d’Isis, décembre 1929.
Article repris dans le recueil posthume : « Études sur la Franc-maçonnerie et le compagnonnage », tome I, p.285
III : « L’énigme de Martinès de Pasqually », René Guénon, Études Traditionnelles, mai à juillet 1936.
Article repris dans le recueil posthume, « Études sur la Franc-maçonnerie et le compagnonnage », tome I, p. 291
IV : Alice Joly – Un Mystique lyonnais et les secrets de la Franc-Maçonnerie (1730-1824), (Protat Frères, Mâcon), René Guénon, Études Traditionnelles, juin 1939, p. 312
V : « Dr Gérard van Rijnberk. – Un Thaumaturge au XVIIIe siècle : Martines de Pasqually, sa vie, son oeuvre, son Ordre. », Tome second, P. Derain et L. Raclet, Lyon. René Guénon, Études Traditionnelles, juin 1939, p. 315
VI : « G. van Rijnberk. – Épisodes de la vie ésotérique (1780-1824). » P. Derain, Lyon. René Guénon, Études Traditionnelles, avril-mai 1950, p. 318
Bibliographique