La quantité impressionnante de notes, les notices biographiques, l’index, tous ces éléments font de l’ouvrage de Francis Delon un document sans équivalent pour l’histoire de la Grande Loge Nationale Indépendante et Régulière pour la France et les colonies Françaises.
Sommaire
Présentation de l’éditeur :
Dans le tome I Francis Delon s’appuie essentiellement sur des sources inédites, et retrace l’histoire qui a conduit à la création de la Grande Loge Nationale Indépendante et Régulière pour la France et les Colonies Françaises (l’actuelle Grande Loge Nationale Française) et au rétablissement de la régularité maçonnique selon la maçonnerie anglo-saxonne. Il retrace ainsi les tentatives de créer, au sein d’une maçonnerie française quelque peu anticléricale et progressiste, des loges apolitiques et symboliques, d’abord à la Grande Loge de France en 1899 avec l’atelier anglophone Anglo-Saxon n° 343, puis, à partir de 1910, au Grand Orient de France avec le réveil du Régime Écossais Rectifié grâce à l’appui du Grand Prieuré d’Helvétie qui en était l’unique dépositaire.
Les difficultés rencontrées par ce rite, en raison de son message « évangélique », et l’hostilité des dirigeants de l’obédience conduisirent alors Le Centre des Amis, à l’automne 1913, à s’ériger en une Grande Loge souveraine. Celle-ci fut aussitôt reconnue par la Grande Loge Unie d’Angleterre qui souhaitait le rétablissement d’une franc-maçonnerie régulière en France. Affaiblie par des divisions internes et la mobilisation d’une majorité de ses membres lors de la première guerre mondiale, elle échappa à une disparition prévisible en accueillant les loges militaires constituées par des francs-maçons anglophones servant dans les régiments de l’Empire britannique.
Le tome II met d’abord l’accent sur l’échec du projet initial de grande loge francophone traditionnelle en raison de la marginalisation progressive des francs-maçons du Rite Rectifié consécutive : au désaveu du Grand Prieuré Indépendant d’Helvétie ; au départ de loges ; à l’impossibilité de rallier les courants spiritualistes de Memphis-Misraïm et du martinisme.
L’incompréhension voire l’hostilité des membres britanniques les empêcha également de créer un second atelier rectifié parisien ainsi que d’accueillir Camille Savoire et son Grand Prieuré des Gaules et de participer ainsi la réunification de l’Ordre Rectifié en raison de la séparation existant dans la maçonnerie anglaise entre les ateliers symboliques et les hauts grades.
La Grande Loge Nationale Indépendante et Régulière devient alors une obédience de type anglo-saxonne à la position originale au sein de la franc-maçonnerie française avec des travaux uniquement rituels, des loges d’instruction et de recherche pour une interprétation du fait maçonnique appréhendée sous l’angle de son histoire. Elle bénéficia alors d’une reconnaissance internationale auprès des grandes loges de l’Empire britannique grâce notamment à la promulgation, par la Grande Loge Unie d’Angleterre, des Basic Principles en 1929, complétés en 1938 par les Aims and Relationships of the Craft rédigés conjointement avec les grandes loges d’Irlande et d’Écosse.
Titre : Histoire de la Grande Loge Nationale Indépendante et Régulière pour la France et les Colonies Françaises 1899-1940
Auteur : Francis Delon
1re partie : Préface, Pascal Berjot ; Postface Roger Dachez.
2e partie : Préface, Jean-Pierre Rollet ; Postface, Georges Lamoine.
Éditeur : Les Éditions de la Tarente, à Aubagne
Nombre de pages : 552 p. (2 tomes en un seul volume)
Date de parution : 28/09/2021
ISBN : 978-2-916280-52-3
Note de lecture
Avec ce livre (2 tomes en 1 volume de 517 pages), Francis Delon apporte une contribution majeure à l’histoire de la franc-maçonnerie. S’appuyant sur une documentation inédite : le Fonds Édouard de Ribeaucourt et les archives de la G.L.N.F., il apporte de nombreuses précisions sur la naissance de la Grande Loge Nationale Indépendante et Régulière (G.L.N.I.R.). Francis Delon présente les difficultés rencontrées par Édouard de Ribeaucourt, Camille Savoire et quelques frères, qui, à partir de 1910, tentent de se démarquer d’une maçonnerie qu’ils jugent trop anticléricale et politique. Cette histoire est liée à celle du réveil du Régime Écossais Rectifié, qu’ils font renaitre en France grâce à sa survivance suisse. Comme le souligne Roger Dachez dans la postface qui termine la première partie de l’ouvrage, Édouard de Ribaucourt ne connaissait pourtant que très vaguement les spécificités de cette tradition maçonnique du XVIIIe siècle. Le Régime Écossais Rectifié est en effet assez différent de la maçonnerie anglaise dont E. de Ribaucourt cherchait à se rapprocher.
À la suite de tribulations présentées ici par Francis Delon, cette démarche aboutit en 1913 à la création de la Grande Loge Nationale Indépendante et Régulière qui deviendra en 1948 la Grande Loge Nationale Française. Il apporte des informations inédites sur les épisodes qui marquent cette période complexe de l’histoire de la franc-maçonnerie française. Ceux qui sont familiarisés avec l’histoire du martinisme ne seront pas surpris de voir apparaitre dans l’un de ces épisodes, Papus, Jean Bricaud, Charles Détré (Teder), Démitrios Platon Sémélas, Georges Lagrèze ou Henri Dubois. Cette histoire est en effet marquée par la rencontre éphémère du martinisme papusien avec le Régime écossais rectifié. Comme l’écrit Georges Lamonie dans la postface qui termine ce livre : « La quantité impressionnante de notes, les notices biographiques, l’index, tous ces éléments font de l’ouvrage de Francis Delon un document sans équivalent pour l’histoire de la Grande Loge Nationale Indépendante et Régulière pour la France et les colonies Françaises, seule obédience maçonnique française reconnue par la Grande Loge Unie d’Angleterre. »
D. Clairembault, 18/10/2021
TABLE DES MATIÈRES
(Tomes I & II en un seul volume.)
TOME I : De l’Anglo-Saxon Lodge n° 343 à la renaissance d’une Maçonnerie traditionnelle, 1899-1918, p. 13
Préface de Pascal Berjot, p. 15
Introduction, p. 19
I – Anglo-Saxon Lodge n° 343 : une loge anglophone dans la France de la Belle Époque
- Anglo-Saxon Lodge : une initiative individuelle de francs-maçons anglo-américains, p. 25
- Une croissance régulière et soutenue des effectifs, p. 27
- Un collège des officiers, symbiose des pratiques électives françaises et des exigences du formalisme britannique, p. 28
- Un recrutement cosmopolite à dominante anglo-américaine, p. 29
- Des tenues presque exclusivement réservées à des cérémonies et des conférences restreintes au domaine rituel ou symbolique, p. 31
- Une absence de chapitre de l’Arche Royale compensée par une intégration dans les ateliers supérieurs du Rite Écossais Ancien et Accepté, p. 31
- Un atelier bien intégré au sein de la Grande Loge de France, p. 32
- Anglo-Saxon Lodge : une option écartée dans la stratégie de reconnaissance internationale de la Grande Loge de France, p. 33
II – Édouard de Ribaucourt et le rétablissement prudent du Rite Écossais Rectifié au sein du Grand Orient de France
- Un scientifique aux multiples facettes, p. 35
- Un maître maçon exemplaire (1896-1903), p. 36
- Un vénéralat partagé entre dynamisme, opportunisme et désenchantement (1903-1908), p. 37
- Un Frère en quête d’une autre dimension (1906-1910), p. 40
- Le rapprochement avec le Grand Prieuré Indépendant d’Helvétie (mars-juin 1910), p. 42
- Le réveil du Rite Écossais Rectifié : un imbroglio diplomatique entre le Grand Prieuré Indépendant d’Helvétie et le Grand Orient de France (1910-1911), p. 46
III – Un défi impossible : être vénérable maître d’une Loge « spiritualiste » au lendemain de la loi de séparation des Églises et de l’État (1911-1913)
- La Loge symbolique Le Centre des Amis, p. 66
- La Loge de Saint-André Le Centre des Amis, p. 91
- La répartition des membres du Centre des Amis (loge symbolique et loge de Saint-André) au printemps 1913, p. 106
- Une plume au service de la tradition rectifiée (1911-1912), p. 107
IV – La rupture avec le Grand Orient de France et le rapprochement avec la Grande Loge Unie d’Angleterre
- La rupture du Centre des Amis avec le Grand Orient de France, p. 111
- Le rapprochement avec la Grande Loge Unie d’Angleterre, p. 120
V – La création de la G.L.N.I.R., sa reconnaissance par la Grande Loge Unie d’Angleterre et les premiers ralliements
- L’Assemblée constitutive de la G.L.N.I.R, p. 137
- La reconnaissance de la Grande loge Unie d’Angleterre, p. 139
- Le ralliement « administratif » d’une Loge bordelaise, L’Anglaise 204, p. 143
- Le refus d’Anglo-Saxon Lodge n° 343 et les illusions sur le ralliement d’une soixantaine de loges, p. 152
- L’adhésion de maçons britanniques résidant à Paris à la G.L.N.I.R. et la création de St George’s Lodge n° 3, p. 155
VI – La réception de la Grande Loge Nationale Indépendante et Régulière par les autres obédiences
- La condamnation sans équivoque du Grand Orient de France et le désistement des membres du Rite Écossais Rectifié, p. 158
- L’ignorance et l’hostilité de la Grande Loge de France, p. 160
- La rupture entre le grand prieuré d’Helvétie et le Grand Orient de France, p. 162
VII – Des espoirs fragiles ébranlés par la première guerre mondiale
- Des manifestes sans portée réelle et source d’interrogations pour l’Angleterre, p. 165
- L’étiolement et la cessation d’activités du Centre des Amis n° 1, p. 167
- L’Anglaise 204 n° 2 : une implantation fragile suspendue par la Guerre, p. 175
- La préservation des instances nationales et provinciales, p. 180
- L’impossible mise en place des hauts grades du Régime Écossais Rectifié, p. 189
- Édouard de Ribaucourt, un grand maître affaibli par des divisions internes, p. 192
VIII – L’anglicisation des institutions
- La Constitution provisoire de décembre 1913, p. 198
- La Constitution du 4 novembre 1915, p. 200
- Les modalités de la déclaration de l’association, p. 206
IX – Le rôle actif mais à l’impact limité des Loges militaires britanniques durant la première guerre mondiale
- Les loges normandes, p. 209
- La loge des Flandres Donoughmore Lodge n° 6, p. 223
- La loge bordelaise Liberation Lodge n° 8, p. 227
- Les échecs répétés de création d’autres ateliers militaires dans les Flandres et en Picardie, p. 228
X – L’impossible rapprochement avec l’Ordre Martiniste et la démission de Ribaucourt
- Des discussions complexes avec le courant martiniste, p. 230
- France 1917 n° 7 : un atelier iconoclaste, p. 231
- L’amertume et la démission de Ribaucourt, p. 235
Conclusion, p. 238
Postface de Roger Dachez, p. 241
TOME II : L’affirmation d’une maçonnerie anglophone 1918-1940, p. 249
Préface de Jean-Pierre Rollet, p. 251
Introduction, p. 257
I – La centralisation des Institutions
- Les modifications de la Constitution et du Règlement Général, p. 259
- Le fonctionnement des institutions, p. 265
II – La rupture avec le grand prieuré Indépendant d’Helvétie
- Le rapprochement du grand prieuré Indépendant d’Helvétie avec le Grand Orient de France, p. 277
- L’ultimatum du grand prieur d’Helvétie Ernest Rochat, p. 279
III – La stagnation du Rite Écossais Rectifié
- La Loge Anglaise 204 n° 2 : d’une fragile reconstruction à une rupture inévitable, p. 282
- L’échec de la création d’une seconde loge rectifiée à Paris, L ’Union des Cœurs, p. 306
- Le renoncement du nouvel atelier rectifié bordelais, Burdigala n° 22, p. 308
- L’éphémère Loge de Saint-André Rénovation n° 1, p. 311
VI – L’impossible ouverture aux autres courants maçonniques spiritualistes français
- Alfred Irwin Sharp, Memphis-Misraïm et le Martinisme : une initiative individuelle, p. 314
- L’hostilité à tout rapprochement avec Camille Savoire et les hauts grades du R.E.R. après sa rupture avec le G.O.D.F., p. 320
- Les réticences à accueillir des frères dissidents de la Grande Loge de France inscrits dans une démarche « spiritualiste », p. 333
V – La suprématie des loges anglophones
- Le courant issu de la première Loge anglaise St Georges n° 3, p. 336
- Le courant des loges militaires, p. 343
- Le courant issu des scissions d’Anglo-Saxon Lodge n° 343, p. 355
- Le courant britannique professionnel, p. 368
- Le courant des résidants britanniques de la région parisienne, p. 382
- Le courant lié à la Grande Loge Unie d’Angleterre, p. 395
- Le courant provincial, p. 403
- Le courant mémoriel : Commémoration Lodge n° 34, p. 419
VI – La difficile émergence de Loges francophones travaillant au Rite Émulation en français
- Burdigala Lodge n° 22, p. 426
- L’Heureuse Alliance n° 24, p. 428
- Confiance n° 25, p. 432
- Persévérance n° 27, p. 437
- L’Amitié Normande n° 31, 439
VII – La formation et le rayonnement culturel
- Des loges d’instruction souchées sur les Loges de Rite Émulation, p. 445
- La loge de recherches Saint-Claudius n° 21, p. 450
- La Loge des Vénérables Maîtres du Nord de la France n° 28 : un atelier d’étude réservé aux Maîtres Maçons installés dans la chaire, p. 461
- La Bibliothèque et les publications, p. 466
- La célébration du 25e anniversaire, p. 468
VIII – La création complémentaire de chapitres de l’Arche Royale
- L’introduction de l’Arche Royale en France, p. 471
- Les Chapitres anglophones et francophones de l’Arche Royale, p. 472
- La formation du Grand de l’Arche Royale pour la France, p. 480
IX : Les origines et le développement de la Bienfaisance Maçonnique (1913-1940)
- Le Comitia Benevola, p. 485
- L’Œuvre d’Assistance Fraternelle, p. 486
- La Bienfaisance Maçonnique, p. 487
- Les Étrennes Enfantines, p. 490
- Les actions caritatives du Souverain Grand Comité et du Grand collège provincial de Neustrie, p. 492
X – Une influence internationale circonscrite au monde anglo-saxon
- Les Grandes Loges Britanniques, p. 494
- Les Grandes Loges des Dominions, p. 501
- Les obédiences européennes, p. 503
- Les Grandes Loges des États-Unis, p. 506
- Les Grandes Loges d’Amérique Centrale et du Sud, p. 508