Présentation de l’éditeur : Une famille franc-maçonne, un intérêt précoce pour la philosophie et l’histoire des religions, le goût du secret et une véritable fascination pour les sociétés secrètes, dont il va faire le thème de nombreux romans, tels sont les premiers éléments qui imposent l’idée d’un Balzac occulte, prêt à dévoiler à ses lecteurs les ressorts cachés – humains ou non humains – de la société. Pour cela, son œuvre accorde une place déterminante au magnétisme, à l’alchimie et plus généralement aux « Sciences occultes », filon inestimable pour un romancier aussi attentif au prix éditorial de tels trésors. Les théosophes Emanuel Swedenborg et Louis-Claude de Saint-Martin y apparaissent à la fois comme personnages romanesques et comme auteurs de textes fondateurs qu’il cite ou s’approprie en fonction de sa stratégie narrative. Ce Balzac visionnaire, mystique et féru d’ésotérisme, analysé ici méthodiquement pour la première fois, se révèle être encore plus passionnant que l’auteur réaliste des manuels scolaires. Plus profond surtout par son ambition de construire une œuvre totale et un système d’explication unitaire – socio-politique, scientifique, esthétique et métaphysique – de ce monde d’apparences qu’est la Comédie humaine.
Note de lecture :
Anne-Marie Baron, présidente de la Société des Amis d’Honoré de Balzac et de la Maison de Balzac, signe ici son septième essai sur l’auteur de la Comédie humaine. Il s’agit sans aucun doute de la meilleure étude à propos de la présence de l’ésotérisme dans l’œuvre de Balzac.
La lecture de Seraphita, de Louis Lambert, ou de L’Histoire des Treize montre que Balzac avait une assez bonne connaissance de la théosophie (à travers des auteurs comme Saint-Martin, Swedenborg, Boehme, Fabre d’Olivet…), du magnétisme et de l’alchimie, qu’il relie aux sociétés secrètes (Rose-Croix, franc-maçonnerie, martinisme…). Comme le rappelle Anne-Marie Baron, c’est à sa mère, adepte de Swedenborg et de Saint-Martin, que Balzac doit d’avoir fait connaissance de ces théosophes. Ces éléments vont nourrir, stimuler sa créativité pour le conduire à réinventer une mythologie hermétique dans une optique mystique, un appel à « la vraie doctrine ». Sans surestimer – comme le font nombre d’auteurs – la présence du martinisme dans l’œuvre balzacienne, l’auteur le met à sa juste place. Les quelques erreurs relatives à la biographie de Saint-Martin n’enlèvent rien à la richesse de cette étude très complète et incontournable pour aborder l’œuvre de Balzac.
Titre : Balzac occulte – Alchimie, magnétisme, sociétés secrètes
Auteur : Baron Anne-Marie (préf. Antoine Faivre)
Éditeur : L’Age d’Homme, « Collection Océan noir »
Date de publication : Novembre 2012
ISBN : 978-2-8251-4234-9
Nb. pages : 326 p.
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