Actes du Colloque International Stanislas de Guaita, organisé à Paris le 14 octobre 2017 à Paris par Steeve Fayadas.
Titre : Stanislas de Guaita, précurseur de l’occultisme
Auteurs : Rémi Boyer, Gilles Bucherie, Serge Caillet, Steeve Fayadas, Daniel Guéguen, Jean-Pierre Laurant, Alain Marchiset
Editeur : Editions du Cosmogone
Date de publication : Septembre 2019
ISBN : 978-2-8103-0254-3
Nb. p. : 144 pages, illustrations et documents inédits.
Présentation de l’éditeur
A l’occasion des 120 ans de la disparition de Stanislas de Guaita (1861-1897), nous avons organisé dans une perspective historico-critique un colloque composé d’universitaires et de spécialistes de l’hermétisme de la fin du XIXe siècle. Dans ce volume vous retrouverez les actes, retravaillés et augmentés de ces communications.
Stanislas de Guaita, poète maniant les mots et empreint de la douce mélancolie mystique des adeptes de Baudelaire, fit de son destin une œuvre entière et inachevée. Il deviendra l’une des figures de proue de l’occultisme renaissant de la fin du XIXe siècle.
Le premier texte de Steeve Fayadas présente cet acteur majeur de l’occultisme à la Belle Époque, au centre des compagnons de la hiérophanie au travers de documents inédits. Jean-Pierre Laurant, pour sa part, retrace le contexte historique indispensable à la compréhension des événements qui se déroulèrent dans cette fin du XIXe siècle. À sa suite, Gilles Bucherie établit le parallèle entre Stanislas de Guaita et F. Ch. Barlet dans une perspective commune de renouvellement de l’Occultisme. Daniel Guéguen analyse pour nous, sous un jour nouveau, la rupture entre Joséphin Péladan et Stanislas de Guaita, rupture amicale mais également esthétique. Le mage d’Alteville a constitué une des plus importantes bibliothèques d’ouvrages ésotériques que connut l’Europe en ce XIXe siècle. Le catalogue dressé par Oswald Wirth contenait 2227 ouvrages et manuscrits. En spécialiste et historien du livre, Alain Marchiset nous révèle Guaita en véritable érudit, bibliophile de l’occulte. Serge Caillet présente un historique détaillé de l’Ordre Kabbalistique de la Rose-Croix, véritable Collège de France de l’ésotérisme, de Stanislas de Guaita à Robert Ambelain. Enfin, Rémi Boyer à sa suite, communique sur la restauration de l’OKRC de 1997. À travers de nombreux documents et témoignages inédits, ces contributions révèlent des aspects ignorés de ce précurseur de l’occultisme moderne.
Note de lecture
Parmi les communications présentées dans ce livre, l’une des plus importantes concerne la question de la filiation rosicrucienne venant de Toulouse. Steeve Fayadas procure ici un document essentiel, une lettre adressée par Firmin Boissin à Stanislas de Guaita le 15 juillet 1886. Firmin Boissin y révèle qu’avec Adrien Péladan, il avait eu l’idée de créer une association rosicrucienne catholique, mais que ce projet ne s’est pas réalisé. Ses activités de journaliste ne lui ont pas laissé le temps de continuer ses « explorations hermétiques », mais il avoue aussi que certains scrupules religieux n’ont pas été étrangers à cet arrêt à mi-chemin. Il demande donc à Stanislas de Guaita de ne pas l’appeler « Frère » ; ce nom étant réservé aux vrais initiés, il ne peut l’accepter. Dans le même ordre d’idées, Steeve Fayadas montre que pour composer les symboles utilisés par l’Ordre kabbalistique de la Rose-Croix, Stanislas de Guaita s’est inspiré de ceux figurant dans l’ouvrage d’Arthur Edward Waite, The Real History of the Rosicrucians (1887).
La plupart des exposés, notamment ceux d’Alain Marchiset, « Stanislas de Guaita, un bibliophile occulte », ou ceux qui traitent du renouvellement de l’occultisme autour de Stanislas de Guaita (G. Bucherie), de la rupture entre Joséphin Péladan et Stanislas de Guaita (D. Guéguen) et du cénacle d’occultistes auquel se rattache le personnage faisant l’objet de ce colloque (J.-P. Laurant), apportent des éléments importants pour appréhender la personnalité complexe de l’auteur des Sciences maudites. Nous restons par contre sur notre faim au sujet de ce qui caractérise l’Ordre kabbalistique de la Rose-Croix. Quels étaient la doctrine, les rites et les activités de cette organisation éphémère ? Ces sujets fondamentaux restent à approfondir. Leur absence ne permet pas de jauger de la validité des tentatives successives de reconstruction de l’Ordre kabbalistique de la Rose-Croix. Quelques-unes d’entre elles ont été présentées dans les deux dernières conférences du colloque. La première abordait la question de « l’héritage » de Stanislas de Guaita à Robert Ambelain, et l’autre présentait le « réveil » de l’Ordre kabbalistique de la Rose-Croix, restauré par Robert Amadou et Rémi Boyer en décembre 1997, sujet qui suscita nombre d’interrogations lors du colloque. Enfin, nous regrettons que cet ouvrage ne propose pas une bibliographie générale de l’œuvre de Stanislas de Guaita. Elle aurait complété utilement cet ouvrage intéressant sur bien des points.
Sommaire
- Présentation, Steeve FAYADAS, p. 7 ;
- Stanislas de Guaita : un acteur majeur de l’occultisme à la Belle époque, Steeve FAYADAS, p. 11 ;
- Un cénacle d’occultistes, Jean-Pierre LAURANT, p. 35 ;
- Stanislas de Guaita, un bibliophile occulte, Alain MARCHISET, p. 45 ;
- Stanislas de Guaita et F. Ch. Barlet : une perspective de renouvellement de l’occultisme, Gilles BUCHERIE, p. 63 ;
- 1890-1897 : la rupture Péladan-Guaita, une guerre occulte ou esthétique, Daniel GUÉGUEN, p. 79 ;
- De Stanislas de Guaita à Robert Ambelain : l’héritage de la Rose-Croix kabbalistique, Serge CAILLET, p. 89 ;
- La « restauration » ou le « réveil » de 1997, Rémi BOYER, p. 127.