Au sommaire : Jean-Jacques Duroy d’Hauterive, corpus élu coën, Jean-Pierre Moëtte, l’abbé Fournié, Baudry de Balzac, les élus coëns de désir, Denis Molinier, Catéchisme coën… un numéro de 151 pages.
Sommaire du N° 30 :
- Avant-propos de la Présidente, p. 2
- Cotisation annuelle, p. 5
- Jean-Jacques Duroy d’Hauterive (1741-1800) Itinéraire d’un élu-coën en résistance – Par Dominique Clairembault, p. 6
- Présentation du corpus élu-coën – 6 – par Thierry Lamy, p. 22
- Jean-Pierre Moët – Profil d’un oublié – par André Kervella, p. 51
- Sur les traces de l’abbé Fournié à Londres – par Philippe Guéniot, p. 63
- Baudry de Balzac et Bonichon du Guers, deux Élus Coëns en Guyane au temps de l’expédition de Kourou – par Jacques de Cauna, p. 74
- Il était une fois les élus coëns de désir II : L’Ordre martiniste et les élus coëns (1950-1966) – par Serge Caillet, p. 87
- Le W des élus coëns – par Serge Caillet, p. 96
- Chronologie explicative pour Guillaume Denis Molinier – par Christian Marcenne, p. 114
- Catéchisme des Élus Cohen selon le Chevalier Molinier Transcription -2e partie – par Georges Courts, p. 122
- Courriers des lecteurs, p. 127, par : Olivier Nodin, p.125 ; Jacques de Cauna, p.129 ; T. Lamy, p. 130 ; G. Courts et T. Lamy, p. 143 ; D. Clairembault, p. 145.
- Notes de lecture par Michelle Nahon
Présentation du numéro
Nous continuons, dans ce bulletin, à faire plus ample connaissance avec des élus coëns, avec même plusieurs élus-coëns.
Dominique Clairembault exploite de nombreuses lettres de Duroy d’Hauterive qui nous apportent nombre d’éléments de biographiques sur la vie de cet élu coën, mort en Angleterre, mais aussi sur le travail qu’il a conduit après la mort de Martinès en France et en particulier auprès des Toulousains que, jusqu’ici, nous n’avons guère eu l’occasion de présenter.
Il se trouve que Thierry Lamy, continuant le corpus élu-coën, présente cette année les archives toulousaines. Nous plaçons tout naturellement son article après celui de Dominique Clairembault. Nous découvrons, par ces deux articles, qu’un lot important de documents concernant les élus coëns ont été dérobés aux archives départementales de la Haute-Garonne. Finalement, les élus coëns intéressent plus que l’on aurait pu le penser !
Un élu coën quasiment oublié peut-être du fait de l’écriture fantaisiste de son nom -Moët, Moëtte, Mouët ou encore Mouette- nous est présenté par André Kervella. C’est pourtant un personnage important : bibliothécaire à Versailles, écrivain, premier traducteur de Swedenborg en langue française, franc-maçon, écossais bien sûr, et élu- coën de surcroît ! Il est aussi l’ami du frère de Melle de Chevrier, première femme élu coën qu’André Kervella a présentée dans le bulletin 2019. Je vous invite à découvrir Jean-Pierre Moët.
Ce n’est pas fini sur les élus-coëns : un élu coën que nous pensions bien connaître, l’abbé Fournié, est présenté ici dans le pays où il a dû émigrer. Par un hasard heureux, Philippe Guéniot me demande des renseignements sur l’abbé Fournié, élu coën qui l’intéresse. Recherchant des références dans mes archives, je découvre un document que j’avais oublié, un article paru en anglais sur l’abbé Fournié, article que j’avais photocopié lors d’un séjour à Londres. Deuxième hasard heureux, Philippe Guéniot, qui a vécu en Angleterre, était à même de traduire et de présenter l’article. Vous découvrirez aussi, dans ce texte, la stèle qui honore l’abbé Fournié dans l’église de Saint-Pancras.
Ce n’est toujours pas terminé sur les élus coëns. Jacques de Cauna a eu l’excellente idée d’étudier un tableau qui se trouve au musée d’Aquitaine de Bordeaux et qui représente l’arrivée de personnages importants en Guyane en 1764, le gouverneur Turgot et le général comte de Behagues de Sept-Fontaines. Ce tableau nous introduit dans l’atmosphère de la période vécue par des élus coëns, en particulier Bonichon du Guers et Baudry de Balzac arrivés eux aussi en Guyane. Baudry de Balzac, compte tenu de son grade, est lui aussi présent sur le tableau et peut-être aussi Bonichon du Guers. Ce tableau donne l’occasion à Jacques de Cauna de présenter les personnages importants qui ont eu un rôle en Guyane ainsi que la biographie des deux élus coëns, sans oublier de parler de Molinier, déjà parti de Guyane, mais sur lequel nous allons revenir.
Et toujours des élus coëns, mais cette fois d’une autre époque, bien plus proche de la nôtre, entre 1950 et 1966, les « élus coëns de désir » comme les désigne Serge Caillet. Certains noms sont connus car ils ont joué un rôle dans la découverte d’archives que ce soit Ambelain ou Amadou ou encore Ivan Mosca. La revue L’Initiation, organe officiel de trois Ordres de cette époque, dont celui de l’Ordre martiniste de Papus, est aussi une mine pour la recherche. Mis à part l’intérêt historique, cette résurgence montre la force des concepts chers à Martinès qui continuent à vivre et que Serge Caillet a raison de souligner par cet article.
Serge Caillet s’est penché sur un autre sujet, le « W » que l’on rencontre dans les écrits ou sur les schémas de l’Ordre car, curieusement, le W n’existe pas encore au XVIIIe siècle en tant que lettre de l’alphabet. Alors pourquoi cet emploi et que représente-t-il ? Serge Caillet s’est penché sur ce sujet dans une étude très poussée en quête des « W » utilisés par les élus coëns. Cette étude, qui m’a intéressée lors de sa réception, m’a fait découvrir, dans un « W » dessiné par Saint- Martin, encore une autre dimension symbolique que je vous laisse découvrir.
Dernier élu coën qui a suscité beaucoup de réactions comme vous le verrez dans le Courriels des lecteurs et qui a conduit Christian Marcenne à faire des recherches, c’est Denis Molinier dont il a été question dans le Bulletin 29. Est-il élu coën ? La preuve n’en est pas encore faite mais remarquons qu’un autre alchimiste de la même période est élu coën, Réau-croix en 1769, et qu’il vit à Paris, comme Molinier. Reste à rechercher si cet alchimiste, Onésime-Henri de Loos, et Denis Molinier se sont connus.
L’intérêt pour Molinier a été tel depuis le précédent bulletin que j’ai questionné la BnF sur les conditions du dépôt du manuscrit : « Est-il possible de savoir à quelle date ce manuscrit a été déposé ? Peut-on avoir des précisions sur les personnes qui l’ont déposé ? » C’est le Conservateur au département des Manuscrits qui m’a répondu ceci le 3 octobre, en m’autorisant à publier sa réponse : « Ce manuscrit porte une ancienne cote du Supplément français, posée sur les manuscrits entrés à la bibliothèque entre le milieu du 18e et le milieu du 19e siècle. On peut resserrer cette datation d’entrée grâce à l’estampille, qui est celle de la bibliothèque impériale, donc sous le premier Empire. Pour cette période hélas, les archives sont très lacunaires, en particulier pour les entrées. Nous ne savons donc pas, à moins d’entamer des recherches hasardeuses dans les archives, où ce volume a été acquis ou qui l’a donné ou vendu à la bibliothèque. » Qui sont les Molinier qui ont déposé ou vendu le manuscrit vraisemblablement dans la période 1804-1815 ? Là aussi des recherches sont possibles.
Je n’oublie pas de signaler que Georges Courts a continué la transcription du catéchisme coën analysé par Denis Molinier.
Le 20 octobre 2020,
Michelle Nahon(Extrait de l’Avant-Propos de Michelle Nahon, présidente de la Société Martinès de Pasqually)