Le livre de Jean-François Var comble une lacune, en effet, en dehors du gros volume publié par Alice Joly en 1938, Un mystique lyonnais et les secrets de la franc-maçonnerie, 1743-1824, il n’existait jusqu’à ce jour, aucun ouvrage concis sur Jean-Baptiste Willermoz.
Ce petit ouvrage de Jean-François Var nous permet de prendre toute la mesure du personnage si attachant qu’est Jean-Baptiste Willermoz. Après avoir évoqué ses origines familiales, ses activités de commerçant et ses premiers pas dans la franc-maçonnerie, Jean-François Var aborde les bouleversements auxquels il fut confronté pendant la Révolution.
Avec Jean-Baptiste Willermoz, « nous avons à affaire à un maçon d’une envergure exceptionnelle, comme il ne s’en rencontre pas beaucoup par siècle », précise l’auteur de cet ouvrage (p. 134). La partie centrale de ce livre est donc consacrée à la carrière maçonnique et à la quête mystique du théosophe lyonnais. Jean-François Var montre avec quel génie ce disciple de Martinès de Pasqually a réussi à intégrer la doctrine martiniste dans la Stricte observance templière, qui se métamorphose en Régime écossais rectifié. En quelques pages, il trace la genèse de cette lente transformation qui ne trouvera son plein aboutissement que bien des années après la Révolution.
Quelques documents ajoutés à cette étude nous permettent également de mieux comprendre la personnalité de Jean-Baptiste Willermoz. C’est le cas de la « Notice sur Jean-Baptiste Willermoz, membre de la société royale d’agriculture de Lyon ». Il s’agit de l’oraison funèbre prononcée par Jean-François Terme, écrite et publiée en 1824. Ce bel hommage témoigne de sa bonté et de « cette charité active qui le rendait cher à tous qui l’ont connu ». Cette notice montre le zèle qui fut le sien, en tant qu’administrateur de l’Hôtel Dieu, fonction qu’il occupa de 1790 jusqu’à la fin de sa vie. Profondément chrétien, Jean-Baptiste Willermoz s’efforça en effet toute sa vie de mettre en pratique ses idéaux de fraternité et de bienfaisance. Fort d’une vitalité exceptionnelle, il est mort en 1824, à l’âge de 94 ans.
Le livre de Jean-François Var comble une lacune, en effet, en dehors du gros volume publié par Alice Joly en 1938, Un mystique lyonnais et les secrets de la franc-maçonnerie, 1743-1824, il n’existait jusqu’à aujourd’hui, aucun ouvrage concis sur Jean-Baptiste Willermoz. Ce volume, publié par les éditions de La Pierre Philosophale, permettra donc à beaucoup de lecteurs de faire plus facilement connaissance avec ce personnage passionnant.
Titre : Jean-Baptiste Willermoz, fondateur du Régime écossais rectifié
Auteur : Jean-François Var
Editeur : La Pierre Philosophale
Publication : Octobre 2017
Nb pages : 186 p.
ISBN : 9782363530462
Présentation de l’éditeur :
Comme l’écrit si justement Jean-François Var, Willermoz élabora son système en trois cercles concentriques dont le centre n’est autre que l’Ordre des « Chevaliers Maçons Elus Coens de l’Univers » de Martinez de Pasqually.
La « première » et la « deuxième » « classe », si bien décrites dans le « Préavis » à Wilhelmsbad (1782) existent toujours, quoiqu’autrement articulées qu’il n’était prévu dans les deux « Codes » adoptés au Convent de 1778. Encore faut-il nuancer cette affirmation.
Bref, c’est d’un cercle d’études dont il s’agit, semblable à ceux qu’aujourd’hui organisent les loges, rectifiées ou non. Peut-on nier qu’une telle structure soit, aujourd’hui, plus nécessaire que jamais si l’on veut que les maçons, initiés selon les formes du Rite Rectifié, connaissent et comprennent ce qui constitue le fond de leur Rite ? Or celui-ci est révélé dans les Instructions qui accompagnent chaque grade et, principalement, dans les Instructions aux Proies et Grands Profès. Ne l’oublions pas, la structure des grades rectifiés est double, initiatique (le rituel de réception) et pédagogique (les Instructions). Appliquer à l’exécution des rituels la précision, le soin que mettent nos Frères britanniques à l’exécution des leurs est une bonne chose. Se limiter à cette exigence avec l’enthousiasme et l’intolérance de nombreux convertis (nous en avons l’exemple, quotidien, dans certaines de nos loges) serait une erreur, une faute même. A quoi bon peaufiner le véhicule si le trésor qu’il recèle est négligé ou ignoré ?
Jean-François Var est indubitablement un maçon expérimenté, puisqu’on a fêté en avril dernier ses 40 ans de vie maçonnique. Durant ce long espace de temps, il a pratiqué tous les rites, à l’exception d’un, en usage à la Grande Loge Nationale Française dont il était alors membre. Mais c’est en intégrant en 1982 le Grand Prieuré des Gaules et en devenant « rectifié », qu’il se convainquit que la maçonnerie rectifiée est le nec plus ultra de la maçonnerie sous sa forme chrétienne, laquelle est sa forme primitive.
Table des matières
- Avertissement, p. 7
- De quelques réflexions que suscita un remarquable essai, p. 13
- En guise de rétractation, p. 36
- Bibliographie, p. 38
- Jean-Baptiste Willermoz et son œuvre, p. 41
- Willermoz et les siens, p. 45
- La vie de Willermoz, p. 51
- Willermoz pendant et après la Révolution, p. 59
- Willermoz avant la Révolution : son œuvre maçonnique, p. 65
- La recherche de la vérité (1760-1767), p. 77
- La découverte de la vérité (1767-1769), p. 86
- L’incarnation de la vérité (1774-1782) , p. 97
- Le Régime écossais rectifié, p. 108
- La première classe ou Ordre maçonnique, p. 112
- La deuxième classe ou Ordre intérieur, p. 114
- La troisième et dernière classe, p. 115
- Après Wilhelmsbad, p. 120
- Et maintenant, p. 123
- Conclusion, p. 127
- Retractatio, p. 137
- L’arbre généalogique de la famille Willermoz, p. 138
- Actes paroissiaux et d’état civil, p. 159
- Généalogie de la famille Willermoz, p. 161
- Médaillon du Dr Pierre-Jacques Willermoz, p. 166
- L’éloge funèbre de Jean-Baptiste Willermoz, p. 168
- Notice sur Mr Willermoz, p. 173
- Les domiciles de Willermoz, p. 186.
Entretien avec Jean-François Var à l’occasion de la sortie de son livre
Jean-François Var, un ouvrage sur Jean-Baptiste Willermoz. Un de plus. Pourquoi ?
– Quand je l’ai rédigé, il y a un quart de siècle…, ce n’était pas un de plus. Il n’en existait qu’un, celui d’Alice Joly, intitulé (assez sottement) Un mystique lyonnais et les secrets de la franc-maçonnerie (1730-1824), datant de 1938. Copieux ouvrage d’érudition (330 pages), car Alice Joly (1898-1979), archiviste de la bibliothèque municipale de Lyon (son époux Henri Joly était bibliothécaire en chef de la ville de Lyon), avait sous la main tous les documents, et elle en a tiré profit. De ce point de vue, cet ouvrage est irremplaçable et n’a pas été supplanté. J’en ai à mon tour largement tiré parti. Cependant il est très gênant par son parti pris assez sarcastique et moqueur à l’égard de Willermoz et des siens. À la fin du livre, Alice Joly s’excuse presque « de l’avoir si complaisamment accompagné tout au long de sa quête obstinée du secret de la franc-maçonnerie »… > Entretien à lire sur le site de l’éditeur : La Pierre Philosophale