Ce livre a été l’un des premiers à signaler l’importance des mouvements occultistes et théosophiques dans la genèse de la littérature moderne. Dès le milieu du XVIIIe siècle en effet, le besoin d’un renouveau littéraire se fait sentir en France. Aux racines connues du Romantisme, Auguste Viatte ajoute l’influence des illuminés ou des théosophes, qui ambitionnèrent de créer une religion régénérée.
Quelles sont les rêveries des théosophes ? Comment influencent-elles les écrivains ? Jusqu’à quel point cette influence du mysticisme et de l’ésotérisme contribuera-t-elle au renouveau qui transforma en profondeur la littérature du XIXe siècle ? C’est que nous propose de découvrir Auguste Viatte, en suivant les divers courants de l’illuminisme.
Le premier volume est consacré au Préromantisme et le second aborde la génération de l’Empire. En nous faisant parcourir ces périodes, l’auteur nous fait rencontrer des personnages aussi divers que Swedenborg, Lavater, Saint-Martin, Cagliostro, Mesmer, Suzette Labrousse, Catherine Théot, Restif de la Bretonne, Joseph de Maistre, Mme de Staël, Charles Nodier ou Fabre d’Olivet.
« Dans ce champ immense, mais vierge de l’ésotérisme, nous dit Viatte, nous nous sommes imposé des limites. Nous en négligerons la valeur théorique, et n’irons pas ajouter un chapitre nouveau à l’histoire de la philosophie ; nous ne retiendrons du cadre politique que le nécessaire, et les sociétés irréligieuses ou simplement neutres ne nous arrêteront pas plus que l’orthodoxie : nous ne nous sommes intéressés aux loges qu’en proportion de leur mysticisme. Et le tout du point de vue littéraire : décrire ces doctrines et leur évolution, certes, afin d’en bien comprendre l’influence ; mais en venir, le plus tôt possible, à leur diffusion, dans le public, puis dans les lettres : elles y affleurent à peine sous l’Empire, avec Mme de Staël et Joseph de Maistre ; mais cet ouvrage, qui s’arrête en 1820, sera suivi d’études ultérieures qui nous permettront d’étendre nos investigations aux plus grands écrivains du siècle. » (p. 7-8)
Cet ouvrage, qui fut publié pour la première fois en 1928, est la thèse d’État qu’Auguste Viatte a présentée à la Sorbonne en 1927. Il n’avait alors que vingt-six ans et devenait ainsi le plus jeune docteur de l’université française. Il faut souligner qu’il s’agit là d’une étude incontournable pour qui s’intéresse à l’Illuminisme et à son influence sur la culture européenne. Riche de références biographiques et bibliographiques, il est de ces ouvrages que l’on consulte régulièrement pour toujours y trouver des informations. Après une deuxième édition en 1979, cet ouvrage était devenu introuvable, et c’est une heureuse nouvelle que d’annoncer sa réédition.
Titre : Les Sources occultes du Romantisme llluminisme – Théosophie (1770-1820)
Auteur : Auguste Viatte
Editeur : Editions Slatkine, Genève,
Parution : 23/01/2009
Nb. pages : 2 vol. : 331 et 332 p.
ISBN : 9782051020749
Note : Réedition, éd. originale 1928